Jacques Chahine fait le pari d’une zone euro en pleine forme en 2018. (Photo: Étienne Delorme / archives)

Jacques Chahine fait le pari d’une zone euro en pleine forme en 2018. (Photo: Étienne Delorme / archives)

L’ensemble des analyses financières publiées en cette fin d’année sont unanimes pour se montrer optimistes pour l’année 2018. Jacques Chahine, président de la sicav Digital Funds, ne va pas à contre-courant du discours ambiant: «L’année 2017 a été un très bon cru, qui devrait se poursuivre en 2018.»

En termes de marchés financiers, il parle d’une année record, avec une progression, au niveau mondial, de 16,5% en monnaies locales. En zone euro, elle atteint 14,5%, et dans les pays émergents, 32% en monnaies locales également. Au Japon, enfin, les marchés enregistrent une hausse de 27%.

Les planètes alignées

Comment explique-t-on de telles performances? «Par un alignement des planètes», convient Jacques Chahine. En premier lieu, il pointe la politique accommodante des banques centrales, un outil qui s’est révélé «très puissant», étant donné l’abondance de monnaie mise en circulation. «En zone euro, confrontés à des taux négatifs, beaucoup de gens ont décidé de prendre un peu de risque», explique le financier.

Il note ensuite que l’économie a décollé partout dans le monde, ce qui a profité aux entreprises, dont les profits ont fortement grimpé. «En Europe, la croissance atteindra 2,2% à la fin de l’année, alors qu’en début d’exercice, les analystes envisageaient plutôt 1,5%», note encore Jacques Chahine, pour qui «l’eurozone vient enfin de sortir de la crise de 2008».

Cette année, les profits des entreprises ont gonflé de 10% aux États-Unis, et de 17% en zone euro. Pour 2018, les premières estimations parlent d’une nouvelle hausse en Europe, évaluée à 10%, ainsi qu’aux États-Unis (9%). «Et encore, c’est sans compter la réforme fiscale de Donald Trump. Si elle est adoptée, et donc si l’impôt des sociétés descend aux alentours de 20%, l’environnement devrait être encore plus favorable pour les entreprises.»

Les investisseurs ont le sentiment que le risque a disparu.

Jacques Chahine, président de la sicav Digital Funds

Enfin, parmi les éléments favorables pour les marchés, M. Chahine note encore une époque de basse volatilité historique pour les marchés, qui s’explique par «un sentiment d’impunité des investisseurs. Dans la mesure où les banques centrales interviennent au moindre soubresaut, ils ont le sentiment que le risque a disparu.»

Pour l’année qui s’ouvre prochainement, il se montre à nouveau confiant. «Confiant mais vigilant», précise-t-il. «Le prix des actions est déjà assez cher, mais je ne vois pas d’autre classe d’actifs aussi attractive.» Selon son estimation, les marchés devraient encore s’apprécier de 4% à 6% en 2018.