Près de trois mois après le départ de Viviane Ecker du conseil d’État, le gouvernement a finalement tranché quant au nom de son successeur. Ce sera Isabelle Schlesser, directrice de l’Adem. Annoncée mercredi au cours du briefing du Premier ministre tenu à la suite du Conseil de gouvernement, la décision intervient dans un contexte marqué des semaines de tergiversations et de prises de position quant à ce poste hautement politique, bien que ses membres sont censés remplir un devoir de neutralité.
Intervenant dans le cadre de la réforme du Conseil d’État qui entend faire valoir une meilleure représentativité des courants politiques représentés à la Chambre, la nomination d’un nouveau Sage devait initialement revenir à l’ADR. Mais le nom d’Alex Penning, secrétaire général du parti, avait été retoqué en Conseil de gouvernement, début juin. Les membres de l’exécutif préférant voir nommer une femme au sein de la Haute Assemblée afin de promouvoir le principe d’une meilleure représentativité entre hommes et femmes dans les instances décisionnelles.
Spécialiste du droit du travail
La balle avait alors été envoyée dans le camp du CSV afin que le principal parti d’opposition propose un candidat répondant à tous les critères. Mais après une rencontre entre Marc Spautz, président du parti chrétien-social, Claude Wiseler, chef de fraction, et Xavier Bettel, aucun nom n’était sorti du chapeau, les membres de l’opposition demandant une réunion de tous les partis afin de clarifier la procédure de nomination. Et ce, avant la Fête nationale. La réponse définitive du CSV, délivrée lundi, a abouti à une impasse, le parti refusant de livrer un nom.
D’où le choix effectué mercredi en Conseil de gouvernement. Diplômée d’un master en droit à l’université de Rennes, Isabelle Schlesser est en effet spécialiste du droit du travail et répond de fait à tous les critères souhaités. Cette nomination, qui sera effective dans les prochains jours, n’empêchera pas la directrice de l’Adem de continuer à poursuivre ses fonctions puisqu’un fonctionnaire peut à la fois siéger au Conseil d’État et conserver son poste au sein de son administration.
Dans un communiqué publié mercredi, le CSV s’étonne du choix réalisé par le gouvernement et dénonce le manque «de transparence et de dialogue» des partis de la coalition. Pour rappel, le Conseil d’État est composé de 21 membres, nommés par le Grand-Duc à tour de rôle sur Conseil du gouvernement, de la Chambre et du Conseil d’État lui-même pour un mandat de 15 ans. Un tiers des effectifs – soit sept membres – doit être composé de femmes.