Sur trois étages, le nouvel écrin de Talkwalker va lui permettre d’accueillir 50 nouveaux collaborateurs en 2016.  (Photo: Mike Zenari)

Sur trois étages, le nouvel écrin de Talkwalker va lui permettre d’accueillir 50 nouveaux collaborateurs en 2016.  (Photo: Mike Zenari)

Surfant sur l’appétit grandissant des entreprises pour le big data, Talkwalker est un outil de veille et d’analyse des médias sociaux. Fondée en 2009, la start-up est née (sous le nom de Trendiction) de l’imagination de Christophe Folschette, aujourd’hui global sales director, et Thibaut Britz, CTO. Un duo rapidement rejoint par un CEO, Robert Glaesener, venu du web et monté à bord début 2010.

Depuis, la jeune start-up a bien grandi et s’appuie sur une équipe multilingue de 90 personnes représentant une vingtaine de nationalités: une croissance pour le moins impressionnante. «Quand j’ai rejoint les deux créateurs, les bureaux étaient installés dans une petite salle au Technoport d’Esch. J’étais alors le 3e membre de l’équipe, se rappelle le CEO. Nous sommes rapidement passés à six personnes les mois suivant mon arrivée. J’ai tout de suite adhéré au projet, même si, à l’époque, des tendances comme le ‘social media analytics’, la ‘social data intelligence’ ou encore le ‘social media search’ étaient encore balbutiantes.»

Un des tournants de son histoire a été la reconnaissance comme programme certifié par Twitter en juin 2014. «L’Allemagne, la France, le Benelux, l’Italie, les États-Unis ou encore le Royaume-Uni font partie de nos marchés centraux, indique Robert Glaesener. La plateforme existe, quant à elle, en cinq langues: français, allemand, anglais, néerlandais et espagnol.» Tous les jours, ses 1.500 serveurs traitent 500 millions de publications en provenance de 147 pays. Actualités, blogs, forums sont scrutés et monitorés dans 187 langues.

Année faste

Benetton, Coca-Cola, Microsoft ou encore Publicis font partie des 500 clients séduits, en très grande majorité situés hors du Luxembourg. Ces poids lourds utilisent la solution pour optimiser leur présence en ligne et y gérer leur réputation. «Avec les années, nos clients sont devenus plus matures. Nous avons de plus en plus de gros contrats qui courent sur un ou deux ans. Dans tous les secteurs B2C, mais aussi B2B, le potentiel des médias sociaux est bien compris.» Autre partie de l’écosystème Talkwalker, des partenaires comme KPMG ou Deloitte la proposent également à leurs propres clients. Après un lancement réussi aux États-Unis en février 2015, la constitution d’une équipe locale de cinq personnes et le choix de Todd Grossman comme CEO USA, Talkwalker s’est dotée de nouveaux locaux. Le tout frais déménagement dans un bâtiment avenue Monterey lui donne plus d’espace et de nouvelles zones de collaboration sur trois étages. «Nous mettons un point d’honneur à ce que nos équipes échangent, se parlent et partagent ce qu’elles vivent. Chaque collaborateur doit savoir comment notre outil fonctionne.»

Le défi pour 2016 sera de recruter une cinquantaine de nouveaux collègues, dont 2/3 de juniors. Ils sont 30 à avoir déjà commencé en janvier. Parmi la vingtaine de postes ouverts en ce moment, on trouve des commerciaux germanophones, néerlandophones ou arabophones, un copywriter ou encore un web designer. «Nous ne sommes à présent plus une start-up, même si nous continuons à croître, affirme Robert Glaesener. À mes yeux, ce sont nos collaborateurs qui font la différence. À la fin de l’année 2014, nous étions 45. Ce chiffre ne cesse de progresser. La puissance de notre outil est une autre force. C’est un des meilleurs qui existent au niveau mondial.»

Une R&D soutenue fait ainsi partie de l’ADN de la société. Au début du mois de mars 2016, Talkwalker dévoilait une nouvelle option de veille des logos, allant plus loin dans l’intelligence artificielle et prédictive. Celle-ci permet à 30.000 marques de détecter quand leurs identités visuelles sont utilisées en ligne.

Désormais bien implantée à New York, la société n’envisage pas une seconde de quitter le petit Luxembourg, excellente rampe de lancement, pour son CEO. «Toute notre infrastructure y est hébergée et nous bénéficions de sa main-d’œuvre très qualifiée. Le marché luxembourgeois est une excellente plateforme de vente pour toute l’Europe. Étant en contact quotidien avec les États-Unis, le décalage horaire est un atout appréciable pour servir nos clients américains. Je ne vois pas du tout pourquoi on quitterait le pays!»