L'adoption du renforcement des pouvoirs du président Erdogan fait entrer la Turquie dans «une régime autocratique», selon Jean Asselborn. (Photo: Licence C.C.)

L'adoption du renforcement des pouvoirs du président Erdogan fait entrer la Turquie dans «une régime autocratique», selon Jean Asselborn. (Photo: Licence C.C.)

Le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, adopté lors d’un référendum au scrutin serré dimanche en Turquie, apparaît comme une évolution néfaste du régime turc. Jugé «alarmant» par l’Unel, ce résultat serait la conséquence directe de l’échec du coup d’État du 19 juillet 2016 et aboutirait à la mise en place d’un régime autoritaire qui rendrait «la Turquie méconnaissable».

La mise en place «d’une pseudo-dictature à la Erdogan» se traduirait, selon le syndicat étudiant, par une atteinte directe à l’enseignement gratuit dans les universités, en lien direct avec le licenciement de «1.500 doyens et 15.000 professeurs». «L’enseignement universitaire se caractérise par la liberté intellectuelle, ce qui a été étouffé dans l’œuf», estime l’Unel qui estime que «la démocratie et l’éducation gratuite en Turquie sont plus que jamais en danger».

Éloignement par rapport à la doctrine d’Atatürk

Affirmant sa solidarité avec «la société civile turque et kurde, et en particulier les étudiants et les enseignants», le syndicat étudiant se positionne pour qu’un système éducatif «juste» retrouve sa place en Turquie, élément jugé «vital», car «une société libre exige une éducation gratuite».

Pour mémoire, lundi matin, Jean Asselborn (LSAP), ministre des Affaires étrangères, avait indiqué auprès de RTL Radio Lëtzebuerg que le référendum en Turquie ne s’était pas déroulé de manière «neutre» et qu’il donnait naissance à «un régime autocratique». Pour le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Recep Tayyip Erdogan souhaite développer une idéologie «qui se détache radicalement de la Turquie séculaire et parlementaire d’Atatürk» et rend donc «inimaginable» l’intégration du pays au sein de l’Union européenne.

Pour mémoire, en 2016, le Luxembourg a été le cinquième investisseur étranger en Turquie, avec quelque 8,8 milliards de dollars d’IDE, juste derrière les Pays-Bas, les États-Unis, l’Autriche et la Grande-Bretagne. 442 entreprises luxembourgeoises y sont actuellement présentes, selon les données de l'ambassade de Turquie.