Rémi Fouilloy: «Analyser le web pour ne pas se limiter aux personnes en recherche active.» (Photo: Julien Becker )

Rémi Fouilloy: «Analyser le web pour ne pas se limiter aux personnes en recherche active.» (Photo: Julien Becker )

Monsieur Fouilloy, quel est l’événement qui vous a le plus marqué au cours de ces derniers mois?

«L’affaire ‘LuxLeaks’... Ce type de communication négative parasite notre travail de promotion du Luxembourg auprès de talents que nous allons souvent identifier à l’étranger. Le Grand-Duché a souvent une excellente image auprès des personnes y travaillant mais nous constatons régulièrement que, au-dehors, subsiste une profonde méconnaissance du pays, principalement par manque d’information pertinente. Le ‘bashing’ pourrait éventuellement dissuader des gens compétents de s’intéresser à une évolution de carrière au Grand-Duché.

Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?

«Le marché du recrutement s’est profondément transformé. Pourtant, les cabinets ne se sont pas tous adaptés. Les offres aux entreprises sont peu ou prou les mêmes que celles proposées depuis des années alors que les moyens ont décuplé. On doit apporter les réponses face à cette réalité technologique. Nous utilisons au maximum les outils digitaux. Nos équipes internationales de chargés de recherche ont une application unique d’identification qui leur permet d’analyser en profondeur le web, pour ne pas se limiter aux personnes en recherche active. On y ajoute notre réseau de dirigeants et d’experts structuré autour de clubs locaux et internationaux qui ont une sphère d’influence reconnue et qui nous permettent d’identifier des talents invisibles sur les radars traditionnels. Notre croissance repose également sur le conseil. Grâce au support de nos équipes de recherche internes, nous avons plus de temps à consacrer à nos clients dans l’ensemble des phases clés du processus de recrutement, pour développer notre réseau.

Quels sont vos propres difficultés pour recruter?

«Notre métier paraît simple sur le papier, mais trouver les bons professionnels n’est pas si aisé, car on touche à l’humain et cela requiert une large palette de qualités personnelles. Pour l’exercer, il faut une aisance relationnelle certaine, un sens prononcé du service, une réelle expertise métier mais aussi savoir être à l’écoute, avoir de l’intelligence de situation, tout comme du recul sur soi-même.

Quel type de manager êtes-vous?

«Pour fédérer, il me paraît primordial d’être légitime et juste. Si l’on a un haut degré d’exigence vis-à-vis de ses collaborateurs, il faut se l’imposer à soi-même. J’entretiens une proximité avec mes équipes qui se traduit par l’écoute, l’observation, l’identification des difficultés et l’acceptation d’erreurs qui sont aussi source de montée en compétence. Ma préoccupation première est que mes équipes aient une vision du projet d’entreprise, et qu’elles disposent des bons outils pour atteindre leurs objectifs de performance et de progression.

Quelles sont vos principales qualités?

«Je suis de nature enthousiaste, bon communicant, je sais être à l’écoute et suis très curieux du monde économique.

Et vos principaux défauts?

«Exigeant envers moi et les autres, je suis assez intransigeant.

Si vous aviez dû faire autre chose, qu’auriez-vous aimé faire?

«Mon métier me passionne! Mais dans l’absolu, j’aurais pu être entrepreneur dans une nouvelle activité. La création d’entreprise est un accomplissement professionnel formidable.

Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?

«Nous mettons tout en œuvre pour être un acteur reconnu pour sa capacité à identifier des talents cachés, au Luxembourg et à l’étranger. Nous n’avons pas pour ambition d’être les plus gros mais d’atteindre une taille relativement importante tout en restant fidèles à nos valeurs.»