Seules 1,7% des entreprises relèvent de la catégorie des entreprises qui sont passées au tout numérique. (Photo: Olivier Minaire/ archives)

Seules 1,7% des entreprises relèvent de la catégorie des entreprises qui sont passées au tout numérique. (Photo: Olivier Minaire/ archives)

Selon le Conseil européen qui se base sur les données de l’International Data Corporation (IDC), 60% des entreprises et des industries de l’Union européenne sont passées au numérique. Une marge de progression demeure donc pour convaincre les 40% qui n’ont pas encore adopté ce tournant pourtant stratégique. D’autant que, toujours selon le Conseil, seules 1,7% des entreprises relèvent de la catégorie des entreprises qui sont passées au tout numérique.

La Lettonie, qui assume la présidence tournante du Conseil européen jusqu’au 1er juillet avant de céder la place au Luxembourg, a fait d’une «Union européenne compétitive et numérique» l'une de ses priorités.

C’est donc sous sa coordination que sera abordée, entre autres thèmes, la place du numérique dans les entreprises et l’industrie au cours du Conseil «compétitivité» organisé aujourd’hui et demain mardi à Bruxelles. Le ministre de l’Économie Étienne Schneider et le secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche Marc Hansen participeront à ces réunions.

«Dans le cadre des deux débats d’orientation, les ministres devraient accorder une attention particulière aux avantages que la création d’un véritable marché unique, y compris d'un marché unique numérique, apportera aux consommateurs, aux services, aux entreprises et aux secteurs industriels», indique la présidence du Conseil.

Favoriser les jeunes pousses 

Or, le constat d’un manque de développement cohérent du numérique en Europe semble partagé au niveau politique. Il en va d’ailleurs de la compétitivité de l’Union vis-à-vis d’autres économies.

Parmi les secteurs clés à stimuler ou aider, l’industrie figure parmi les prioritaires. Car l'industrie manufacturière est à l'origine de 80% des innovations de l'UE et de 80% de ses exportations.

Mais la part de l'industrie manufacturière dans le PIB a reculé de 15,4% à 15,1% l'année dernière et la productivité de l'UE a continué de se dégrader par rapport à celle de ses concurrents.

Qu'est-ce qui empêche l'ensemble des industries d'adopter des innovations numériques pour stimuler leur compétitivité et leur croissance? Que peuvent faire les gouvernements nationaux et l'UE pour faire croître un écosystème fertile de jeunes pousses numériques?

Les représentants des gouvernements devront répondre à ces questions pour aider les start-up et envisager de transposer certaines bonnes pratiques rapidement à un échelon européen.

«La numérisation de l'industrie a un effet d'enrichissement mutuel sur tous les secteurs de l'économie et sur la société en général», indique la présidence lettone.

Une approche transversale que le gouvernement luxembourgeois a choisi d’adopter avec la stratégie Digital Lëtzebuerg. Au vu de l’agenda ambitieux qui attend la présidence lettonne et du potentiel du numérique, il fait peu de doute que le numérique figurera en bonne place dans les priorités de la présidence luxembourgeoise.