La filière bois concerne au Luxembourg quelque 1.500 entreprises et elle emploie plus de 11.000 personnes. (Photo: Luxinnovation)

La filière bois concerne au Luxembourg quelque 1.500 entreprises et elle emploie plus de 11.000 personnes. (Photo: Luxinnovation)

Une quarantaine d’entreprises, de toutes tailles (PME et grands groupes) ont participé à ces ateliers de réflexion qui visaient non seulement à expliquer et désacraliser la notion d’industrie 4.0 en entreprise, mais aussi – et surtout – à connecter les enjeux en termes de développement de la filière bois (amélioration des processus de préfabrication dans la construction bois, optimisation des processus internes par la digitalisation et des flux et stocks de matières,…) aux services et techniques industrie 4.0 déjà existants au Luxembourg et dans la Grande Région.

«Un projet industrie 4.0 est un projet d’entreprise, et non pas un projet d’une personne», a rappelé Guy Kerger, CEO de Mindforest, la société de conseil spécialisée dans le change management. Pour les entreprises présentes, la digitalisation constitue un enjeu essentiel pour trois domaines en particulier, mis en valeur par un sondage réalisé «en live» au cours de cet après-midi d’échanges. 

Un projet technique, mais pas que…

Ainsi, 89% d’entre elles voient dans cette transformation digitale une opportunité d’optimiser leurs procédés et leur productivité; 84%, une optimisation de la planification et du prévisionnel, et 74%, une amélioration de la qualité. Le volet purement «technique» est donc loin d’être prédominant. 

Pour y parvenir, un défi majeur reste à relever: celui de la formation des employés afin de comprendre au mieux l’impact de la transformation (79% des réponses au sondage). Le développement d’une stratégie business solide (53%), la digitalisation des processus administratifs (42%) ou des process de production (37%) arrivent loin derrière. 

La mise en place d’une industrie 4.0 n’est donc définitivement pas qu’un simple déploiement technologique de solutions, mais elle doit être accompagnée d’une acceptation et d’une compréhension de tous les collaborateurs dans l’entreprise, ce qui ne peut être obtenu que par l’intermédiaire de formations adéquates.

Collaborations à tous niveaux

Les membres présents étaient, bien sûr, convaincus de l’intérêt et de l’impact de cette digitalisation et déjà engagés dans un tel processus de transformation au sein de leur entreprise. «Mais beaucoup de très petites entreprises ne peuvent pas encore avancer dans ce sens, par manque de temps, d’informations et de moyens ou de ressources», constate Caroline Muller, manager du Luxembourg Materials & Manufacturing Cluster. «C’est là où nous, clusters, pouvons jouer un rôle de soutien et de partage d’informations, en allant sur le terrain voir ces petites entreprises, avec pour objectif celui d’arriver à une transformation digitale touchant toute la chaîne de valeur.»

L’industrie 4.0 joue un rôle essentiel dans le développement de la filière bois.

Philippe Genot, manager du Luxembourg Wood Cluster

D’où l’intérêt de la mise en place de telles plates-formes d’échange afin de permettre aux entreprises les plus aguerries de venir partager leurs meilleures pratiques avec celles qui n’en sont pas encore à un stade aussi avancé. «Dans ce contexte, l’aspect ‘cross-sectoriel’ revêt une importance majeure», complète Philippe Genot, manager du Luxembourg Wood Cluster. «L’industrie 4.0 joue un rôle essentiel dans le développement de la filière bois et, clairement, l’expérience des entreprises des clusters Materials et ICT peut aider les entreprises de ce secteur dans leurs démarches de digitalisation.»

Les applications industrie 4.0 pour les professionnels du bois ne manquent pas: organisation des flux pour la préfabrication dans le domaine de la construction; digitalisation des processus et vente en ligne pour les activités plus artisanales; interactions des PME avec les grands groupes industriels.

Un matériau durable et circulaire

De l’exploitation forestière à la construction de bâtiments, en passant par les scieries, menuiseries ou autres productions de panneaux, la filière bois concerne au Luxembourg quelque 1.500 entreprises. Elles emploient plus de 11.000 personnes autour d’un matériau qui excelle dans la lutte contre le réchauffement climatique, en même temps qu’il s’inscrit dans la durabilité et la circularité, à travers différentes formes possibles d’utilisation successives.

Les forêts constituent à elles seules des puits qui stockent dans le bois le carbone prélevé dans le CO2 de l’atmosphère, et certaines utilisations du bois, notamment dans la construction, permettent de fixer ce CO2 à long terme. Par rapport à d’autres matériaux, la production des matériaux en bois nécessite par ailleurs beaucoup moins d’énergie, et son utilisation en tant que source énergétique permet de diminuer le recours aux énergies fossiles. 

Dans les forêts luxembourgeoises, environ 72 millions de tonnes de CO2 sont stockées, ce qui correspond à environ sept années d’émissions de dioxyde de carbone par l’ensemble de l’activité économique et sociale du pays.