Le Lëtzebuerger Land paraît chaque vendredi en kiosque. (Photo: d'Lëtzebuerger Land)

Le Lëtzebuerger Land paraît chaque vendredi en kiosque. (Photo: d'Lëtzebuerger Land)

Mettre en réseau les entreprises de l’industrie manufacturière avec leurs fournisseurs et leurs clients; organiser la production selon des modèles mathématiques développés sur base des big data – qui auront été extraits de ces réseaux –, voilà l’approche «industrie 4.0» qui promet de produire des biens plus individualisés, plus sophistiqués, avec une valeur ajoutée supplémentaire et commercialisable à un prix supérieur. Le Lëtzebuerger Land consacre un supplément spécial à cette «industrie 4.0». Originaire d’Allemagne, le concept d’une nouvelle révolution industrielle a désormais été adopté par le Luxembourg. Le gouvernement, la Fedil et Luxinnovation mettent en garde les entreprises: assumez les défis de la digitalisation, sinon ce sera le «survival of the fittest». Pour y arriver, le gouvernement fait beaucoup d’efforts pour les assister. L’État va acheter un ordinateur de haute performance, dédié au secteur privé. Un deuxième centre de compétences technologiques sera créé, et le ministère de l’Économie est prêt à soutenir des efforts innovants par des aides financières ciblées. Selon Luxinnovation, les premières usines «4.0» pourraient être fonctionnelles d’ici la fin d’année.

«Ech werfe se den Hiwwel erof»

La petite salle du Centre omnisports Henri Schmitz à Esch est pleine à craquer, peu avant 19 heures lundi soir. Plus de 200 personnes, peut-être 250, ont suivi l’invitation de la Ville d’Esch-sur-Alzette pour cette soirée d’information sur le foyer provisoire pour demandeurs de protection internationale, qui a été installé en début d’année dans l’ancienne école Ediff à Mondercange. L’ambiance est extrêmement tendue ce soir; au bar à l’entrée du centre, les premiers arrivés prennent déjà une bière ou un vin blanc; un deuxième bar les accueille dans la salle. Les plus échauffés y resteront agglutinés et se soutiendront mutuellement, toute gorge déployée, pour lancer des boutades, des blagues, et parfois même des insultes à l’encontre des ministres descendus «de la capitale» pour les informer sur leurs nouveaux voisins. Corinne Cahen (DP), responsable de la Famille et de l’Intégration, sait qu’elle passera un mauvais moment. Elle reste devant la porte de la salle pour saluer les gens, serrer des mains, tenter de décoincer un peu l’ambiance. Pourtant, «la cohabitation avec les demandeurs de protection internationale se passe la plupart du temps très bien, aussi dans d’autres foyers de la Caritas», fait remarquer Marie-Josée Jacobs. Rendez-vous est donc pris trois jours plus tard et une soixantaine de kilomètres plus au nord, au Herrenberg à Diekirch. L’ambiance y est des plus paisible. Le Land raconte deux univers que tout semble opposer.

Patrimoine commercial

Le réseau d’agences fut longtemps la fierté de la Spuerkeess, une manifestation territoriale de sa prédominance. Mais, sur les 30 dernières années, alors que le nombre d’habitants augmentait, le réseau s’affaiblissait. En 1996, la BCEE disposait de 101 agences, en 2006, ce nombre était de 82 et, en 2016, de 72. D’ici le 30 juin, sept autres agences vont fermer. À une exception, elles sont toutes situées dans des communes rurales du nord et de l’est. Pourtant, en 1996, la BCEE disait «essayer de stabiliser la taille du réseau autour de 100 points de vente» et utiliser ce parc immobilier comme «arme commerciale». En 2002, Raymond Kirsch, alors directeur général de la BCEE, expliquait au Tageblatt: «Wären wir eine rein kapitalistische Bank wie einige unserer Konkurrenten, dann hätten wir nur etwa die Hälfte der Filialen.» Aujourd’hui, la Bil, la BGL et la Raiffeisen comptent chacune plus de 40 agences (ING en compte 16) — par son nombre d’agences, la BCEE se rapproche donc peu à peu de la concurrence. Le Land explique l’importance de ce patrimoine commercial en milieu rural pour le système de l’évasion fiscale et a parlé à six maires concernés par les fermetures.