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 (Photo: Julien Becker )

Monsieur Robin, quel est l’événement qui vous a le plus marqué dans votre secteur d’activité au cours de ces derniers mois?

«J’en retiens deux: le vrai avènement du cloud lesté des craintes primaires notamment liées à la sécurité et l’émergence de l’informatique cognitive. Ce dernier point va radicalement révolutionner la planète.

Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?

«Ils tiennent en trois axes majeurs: le cloud, le digital business, combinant mobilité et analytique, et la sécurité. Notre stratégie est orientée vers la volonté d’aider et d’accompagner nos clients à devenir des Individual Enterprise, c’est-à-dire des entreprises qui sauront allier les applications mobiles et analytiques permettant, entre autres, de réduire substantiellement le temps entre l’identification d’une situation et l’action à entreprendre.

Quels sont les profils que vous avez le plus de mal à recruter?

«Les profils spécialisés en sécurité. Nous avons la chance, en tant que groupe international, de profiter de notre vivier interne, ou si celui-ci s’avère infructueux, de traduire nos besoins sur notre site de recrutement fortement visité, ou encore via LinkedIn. D’autre part, nous avons de plus en plus en charge des projets de développement applicatifs réalisés avec nos centres offshores. Dans ce cadre, nous avons besoin de professionnels qui ont une réelle expérience du management offshore. Ceux-ci sont malheureusement rares et il nous faut en général nous armer de patience pour attirer le bon talent.

Quel type de manager êtes-vous?

«Je n’ai pas réellement de style de management. Je pense qu’un bon manager doit être un caméléon, c’est-à-dire que son style doit changer en fonction des situations et des interlocuteurs. Il doit savoir s’adapter, d’autant plus dans une entreprise évolutive telle que la nôtre. En revanche, mon management repose sur deux valeurs indéfectibles: l’intégrité et le travail.

Quelles sont vos principales qualités?

«L’impatience. Je suis quelqu’un qui s’accroche, qui ne renonce jamais.

Et vos principaux défauts?

«L’impatience ! ‘Une petite impatience peut ruiner un grand projet’, disait Confucius. Aussi, j’essaye de sentir quand il faut que je décélère. Mais de manière générale, et concernant ces trois dernières questions, je considère que se définir soi-même, c’est se limiter. Or, un individu est bien plus complexe, quels que soient ses qualités et ses défauts.

Si vous aviez dû faire autre chose, qu’auriez-vous aimé faire?

«De la musique! Peut-être guitariste, mais en tous les cas, dans un groupe, pour être sur la route, voir du pays. En outre, la musique est une école de rigueur. Un groupe, c’est une équipe dans laquelle il faut savoir jouer le même tempo, le même rythme. Ceci me fait revenir à l’une des questions précédentes, sur mon type de management. À l’instar de chaque membre d’un groupe de musique, mon rôle, au sein de la société, est également de pouvoir révéler les talents de mes collaborateurs, car un chanteur, ou le leader, n’est pas plus important qu’un autre membre. La complémentarité est la base d’une équipe performante.

Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?

«Je vois IBM encore plus orientée services métiers. Je vois également la part de notre activité ‘logiciels’ plus importante et essentiellement vendue dans le cloud. Enfin, le virage ‘informatique cognitive’ va révolutionner le monde de demain. Nous allons faire un pas de géant, qui, pour l’imager, serait similaire au passage du boulier au PC en l’espace de quelques mois! Tout ce qu’on connaît en hyperconnectivité, aujourd’hui, aura diamétralement évolué demain.»