Jean Schoos a été réélu président de l’ADR. (Photo: Marion Dessard)

Jean Schoos a été réélu président de l’ADR. (Photo: Marion Dessard)

M. Schoos, selon votre parti, l’ADR est la seule vraie alternative pour 2018. pourquoi?

«En observant le spectre politique, on s’aperçoit qu’il y a trois partis au gouvernement qui, selon les sondages, n’ont pas le soutien de la population; et puis il y a le CSV, qui a certainement le plus de sièges au Parlement, mais pas une majorité absolue.

Le CSV devra trouver un partenaire junior et pour moi, c’est assez simple: Déi Lénk ne correspondent pas au profil et il ne reste donc plus que l’ADR et Déi Gréng. Par contre, si le CSV formait un gouvernement avec Déi Gréng, cela représenterait une certaine continuation de la politique 'Gambia' (DP-LSAP-Déi Gréng, ndlr). L’ADR est de notre point de vue la seule alternative et si l’on souhaite vraiment un changement politique au Luxembourg, les électeurs devront nous renforcer pour pouvoir imposer nos accents dans une coalition avec le CSV.

L’ADR répète très souvent être le seul parti qui défendrait les intérêts de tout le monde. On vous reproche du populisme. Les autres partis s’engagent évidemment aussi pour tout le monde.

«Je l’espère bien! Seulement, ils pensent ainsi, mais ils n’agissent pas ainsi. C’est aussi la raison qui mène à toutes ces drôles de formes de populisme en Europe, auxquelles je n’assimilerais certainement pas l’ADR. Cette évolution pousse peut-être la politique à prétendre qu’elle souhaite aider les gens, mais elle continue à appliquer une Realpolitik qui délaisse la population là où elle est.

L’ADR le ferait mieux? Comment?

«Nous, déjà, nous n’aurions pas décidé une réforme fiscale qui arrose tout le pays, mais nous aurions appliqué des mesures ciblées comme des abattements fiscaux pour renforcer les 20% des plus faibles. Nous aurions mis en place une allocation-parents (Elteregeld) pour permettre aux familles de décider si elles souhaitent travailler ou rester à la maison pour s’occuper eux-mêmes de leurs enfants, sans pour autant être pénalisées au niveau des pensions. Nous estimons aussi qu’il faut en tout cas éviter le Luxembourg à 1,1 million d’habitants. Nous sommes contre la création de plus d’emplois, mais pour la création d’un meilleur emploi et donc pour une croissance économique qualitative qui permettrait de limiter l’explosion des prix de construction immobilière.

Lors du congrès ADR ce dimanche, nous avons entendu beaucoup de pistes comme activer le secteur privé dans la construction d’habitations sociales. Le seul handicap étant la lourdeur administrative.

Mais les autres partis sont aussi pour la croissance qualitative et la majorité a récemment adopté une réforme de la simplification administrative. Comment se distingue l’ADR?

«En appliquant ce que nous disons. Prenez l’exemple de la loi 'omnibus' qui représente le début de la simplification administrative: cette loi instaure un droit de préemption pour les communes. C’est une bonne idée de combattre la spéculation, mais ça veut aussi dire que désormais, à chaque fois qu’un terrain est vendu, il faudra d’abord demander à la commune. Ça implique encore de la lenteur administrative. Nous ferions ça autrement.

Jean Schoos, vous avez été réélu ce dimanche et vous entamez un troisième mandat. Est-ce que l’ADR a du mal à trouver des nouveaux membres?

«Non. Non, pas du tout. Il suffit de regarder les images du congrès de dimanche dans la presse. On y voit un congrès ADR auquel jamais autant de jeunes et de femmes ont participé. Notre organisation de jeunes Adrenalin s’est encore rajeunie, les femmes participent à de nouvelles activités. Nous enregistrons 30 nouveaux membres par mois. Non, il ne nous manque pas d’alternatives. On a entendu ce dimanche dix discours d’une qualité pour laquelle les autres partis ne peuvent que nous envier.»