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 (Photo: Lëtzebuerger Land)

Trois ans et demi après la publication de l’enregistrement à la montre, l’affaire des services secrets n’est toujours pas résolue, rapporte le Lëtzebuerger Land dans sa nouvelle édition. Il y a bien des parallèles à tirer entre le nouveau chapitre impliquant Xavier Bettel (DP) et les faits d’antan concernant l’ancien premier ministre Jean-Claude Juncker (CSV). Ne serait-ce que le rôle de leurs hommes de confiance et chauffeurs-policiers dans l’arrangement d’entrevues.

Et si Xavier Bettel a démissionné de la commission d’enquête en toute discrétion, en avril 2013, c’est pour assurer que le Srel reste un problème du CSV et ne devienne pas un problème du DP. Trois ans plus tard, la reforme des services secrets jugée si urgente par la commission d’enquête n’a toujours pas aboutie. L’ancien agent André Kemmer est toujours suspendu de ses fonctions auprès de la police. Mais le juge d’instruction vient de clôturer les dossiers contre lui et ses anciens supérieurs hiérarchiques, dossiers qui concernaient l’écoute du fournisseur du CD crypté M.

Quelqu’un habite-t-il ici?

Ça fait plus de huit ans déjà que la loi sur le pacte logement autorise les communes d’établir une taxe sur des logements vides et sur des terrains constructibles laissés en friche. Or, jusqu’à présent, seulement six de 105 communes ont délibéré sur un tel instrument – Beckerich, Bettendorf, Diekirch, Esch/Alzette, Esch/Sûre et Rédange. Ce qui, d’ailleurs, ne veut pas dire que la taxe est réellement encaissée: la facturation n’étant effectuée, jusqu’à présent, qu’à Beckerich et Esch/Sûre. Pourquoi établir une taxe si on n’ose pas l’encaisser? Parce qu’un tel instrument est politiquement sensible, les communes essayent de réduire le nombre de logements vides en dialogue avec les propriétaires. Parfois, la taxe n’a pas été conçue comme instrument de sanction, mais plutôt d’incitation: pour que les propriétaires fassent parvenir leurs biens à la commune afin qu’elle les loue aux locataires sociaux. Ce qui apporte, aux yeux de la plupart des maires, une solution «win-win» pour chaque partie impliquée.

Pro mundi beneficio

Même au Luxembourg, il est rare de rencontrer un avocat d’affaires ou un banquier qui ait mis les pieds aux BVI ou au Panama, même après avoir passé une vie professionnelle à y construire des sociétés boîtes-aux-lettres. Ironiquement, les seuls à avoir fait une tournée quasi-exhaustive des centres offshore sont une poignée de fonctionnaires de la division «relations internationales» à l’Administration des contributions directes (ACD). Ce sont de véritables globetrotters des paradis fiscaux. Ils ont séjourné quelques jours à Andorre, Lichtenstein Saint-Marin et Monaco; à Guernesey, l’Île de Man et Jersey; à l’Île Maurice et aux Seychelles; à Panama, Barbade et Trinité et Tobago. Avec toutes ces mini-juridictions, le gouvernement luxembourgeois a signé des conventions fiscales. Une déconstruction de la Panama-Connection, des banques aux administrations fiscales, en passant par le gouvernement et les clients est à lire dans le Land de demain.