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Luxembourgeois né en France, Bob Kneip débute sa carrière, en 1984, chez Sodexho, où il restera six ans, occupant successivement les postes de directeur régional à Liège (1984-1985), de fondateur et directeur de Chèque-Repas Luxembourg (1987-1990) et de directeur de la recherche et du développement en Allemagne et Autriche (1990-1991).

Issu d'une famille d'entrepreneurs, Bob Kneip se lance dans l'aventure le 12 novembre 1993, après un passage d'un an et demi chez IP à Luxembourg où il exerçait la fonction de directeur général de la publicité et de la promotion. C"est ainsi que l'embarcation Kneip Communication S.A., Publicité et publication financière, est mise à flots avec une seule personne à son bord, diplômée de l'Institut supérieur de Gestion de Paris. "J"ai toujours aimé le métier du marketing et de la communication et je sentais des affinités avec le secteur financier. Je voulais réussir à marier les deux", explique M. Kneip.

L'idée de départ de ce père de trois enfants était d'automatiser les opérations répétitives dans le domaine financier. "Notre première spécialisation a été les annonces légales: la vie de la société, les convocations aux assemblées, les taux fluctuants variables, les avis d'échéance... La deuxième idée était de produire des diapositives et des transparents, avant l'arrivée de Powerpoint. Ensuite, on s"est étendu à la production de rapports financiers légaux", résume M. Kneip.

Quelques années plus tard, l'heure est à la remise en question lorsque, en 1996, Powerpoint fait son apparition sur le marché, amputant de 40% le chiffre d'affaires de l'entreprise. "Il nous fallait trouver autre chose et 1998 a été une année charnière. Nous avons décidé de n'oeuvrer que dans le secteur financier et de ne traiter que les fonds d'investissement. C"est à ce moment que nous avons commencé à publier les valeurs liquidatives des fonds dans les journaux. Nous traitons des fonds venant de quinze pays de domiciliation différents dont l'information est diffusée dans 40 pays", note-t-il.

Remise en question

Kneip Communication prépare et assure la diffusion de ces informations vers 1.200 canaux d'informations et environ 2.600 destinations telles que les journaux, sites Web spécialisés, et autres régulateurs financiers. "Aujourd'hui, nos activités sont la communication d'informations sur les fonds d'investissement qui se fait pour deux raisons: soit qu'elle est obligatoire de par la loi, soit à des fins de promotion'.

La réorientation de l'entreprise s"est avérée payante puisque depuis 1998, son chiffre d'affaires a été multiplié par dix. De douze employés alors, Kneip Communication en compte désormais 116, dont cinq travaillent pour le bureau de Lausanne, ouvert en 1998.

Dernièrement, la société a vu son système Business Continuity and Disaster Recovery Plan (BCP/DRP) validé par le réviseur et la CSSF et, en février dernier, elle a été agréée PSF en tant qu'agent administratif du secteur financier. Par ailleurs, elle a encore été certifiée SAS 70 de type II. "Les évolutions n'arrêtent jamais. Nous sommes condamnés à innover tout le temps. Quarante projets sont en cours cette année. Il faut s"adapter, être à l'écoute des clients et répondre à leurs besoins".

Ce dont M. Kneip est le plus fier, c'est sa société telle qu'elle est aujourd'hui. "Je suis fier de savoir que l'on a toujours la volonté d'aller plus loin dans la recherche de la satisfaction du client et que les équipes sont mobilisées autour de cela".

Si le débat sur la faiblesse de l'esprit d'entreprise se fait récurrent dans le pays, M. Kneip estime pour sa part qu'il n'est ni pire ni mieux qu'ailleurs, qu'il est juste moins visible et qu'il y a moins de probabilité de success-story. "Je ne suis pas sûr que l'on prépare les jeunes à la création d'entreprise. On est moins bien préparés et les attentes sont énormes, alors que l'investissement personnel est important et sous-estimé".

En plus d'un important travail à fournir, la qualité première d'un entrepreneur repose sur l'enthousiasme, estime M. Kneip. "Il faut avoir envie et se relever après chaque claque. Il faut se ressourcer constamment. Ensuite, il faut pouvoir penser que tout est possible. Un autre point essentiel est de focaliser son attention, son temps, ses moyens financiers sur quelque chose et ne pas se disperser. Enfin, avoir un minimum de rigueur et se remettre en question perpétuellement".

Bob Kneip, 44 ans, ambitionne pour l'avenir de devenir le leader mondial dans la communication d'informations dans les fonds d'investissement. Le plan stratégique, entamé il y a deux ans et qui court jusqu'en 2008, prévoit d'atteindre 145 employés et une croissance du chiffre d'affaires de 60% en 2008 par rapport à 2006. Des projets d'acquisition de sociétés et de développement à l'étranger sont également en gestation. Par ailleurs, Kneip Communication est à l'origine, au même titre qu'Arcelor, Axa, Dexia et PwC, de la création en cours de IMS - Institut pour le Mouvement sociétal - Luxembourg, une association qui permet de regrouper tous les projets de développement durable dans le pays.

Si M. Kneip a décidé de participer au concours de l'Entrepreneur de l'année, c'est parce qu'il s"est engagé dans le sujet de l'entrepreneuriat au Luxembourg en (dé)montrant aux mauvaises langues qu'elles ont tord de dire que l'esprit d'entreprise n'existe pas. "Il ne faut pas avoir honte de sa réussite", conclut-il.