Georges Mischo: «Il ne faut pas brûler les étapes et attendre en tout cas la mise en place du gouvernement.» (Photo: Nader Ghavami)

Georges Mischo: «Il ne faut pas brûler les étapes et attendre en tout cas la mise en place du gouvernement.» (Photo: Nader Ghavami)

Quelle est la raison de votre engagement en politique?

Georges Mischo. – «Mon père était déjà engagé au CSV et cela bercé ma jeunesse. Je me suis à mon tour reconnu dans les valeurs du parti et j’ai décidé de m’y engager en 2005. À ce moment-là je cherchais une maison avec mon épouse et il n’était pas certain que nous restions à Esch. Je n’ai donc pas voulu m’engager et puis devoir quitter. Par contre en 2011, j’étais établi. Je suis finalement entré au conseil communal en 2014 avant de devenir bourgmestre en 2017.

Quel est votre idéal politique?

«J’aime aider, aller au contact des gens? Être proche, écouter, dialoguer, c’est une vocation. Même si une décision est négative il faut pouvoir aller vers les gens et expliquer.

Y a-t-il eu ou y a-t-il encore un modèle qui vous inspire?

«En tout cas une manière: si je m’engage, c’est à 100%.

Que retenez-vous de cette campagne?

«À titre personnel, j’en garde un bon souvenir. Surtout que mon score a été très bon. Je trouve qu’il y a eu un vrai esprit d’équipe, de bonnes relations avec les collègues du parti et même avec les candidats des autres formations.

Des expériences électorales antérieures vous ont-elles aidé?

«Oui, sans doute à être plus ouvert à la critique. J’ai perdu en 2011 à Esch et je n’ai pas été élu en 2013 à la Chambre, j’étais 13e sur la liste. Ces échecs m’ont aidé.

Qui ont été vos soutiens les plus directs?

«Ma famille, évidemment. Mais aussi les bons amis qui m’ont dit ‘tu vas y arriver ‘! Et puis il y a les citoyens de ma ville qui m’ont apporté leur soutien, important.

Je n’étais encore qu’un ‘rookie’ et là je suis à la Chambre.

Georges Mischo, député CSV

Pensez-vous avoir commis des erreurs au cours de la campagne?

«Il faudra encore analyser les choses. Mais mon score personnel semble indiquer que je n’ai pas commis de grosse erreur. J’ai tout fait à fond et j’ai essayé d’aller le plus possible à la rencontre des gens.

Les résultats du 14 octobre ont-ils été une surprise?

«Mon score personnel a été une surprise. En 2013 je n’étais encore qu’un ‘rookie’ et là je suis à la Chambre. Je suis heureux d’avoir progressé aussi dans les villages. Un exemple: en 2013 j’avais fait 67 voies à Hobscheid, 617 cette fois! Personne ne me connaissait avant dans les villages. La presse a bien suivi ma campagne et je pense aussi que les citoyens ont reconnu le travail effectué avec les échevins à Esch.

Quelle vision avez-vous du paysage politique de 2018?

«Les résultats montrent que l’on est dans une période de transition et que les choses vont encore changer. Je suis rassuré que le nationalisme n’ait pas progressé. J’avais la crainte de voir l’ADR monter. Les Pirates n’était pas sur mon radar et je pensais que déi Lénk allait avoir un siège en plus.

Comment votre parti doit-il se positionner? Doit-il conserver son ADN pur ou s’adapter au contexte?

«Il ne sert à rien de regretter, mais il faut se remettre en question, analyser les choses et puis tirer les conclusions. On le fera quand le gouvernement sera en place. Mais le CSV a déjà entamé pas mal de changements depuis 2013: nouveaux statuts, nouveau président, nouveau secrétaire national…

Il ne faut pas brûler les étapes et attendre en tout cas la mise en place du gouvernement. Pour le reste il y a entre 1 et 5% de chance que le CSV revienne dans l’exécutif. Ensuite, nous aurons 5 ans pour travailler. Mais les « centristes » vont devoir en général se remettre en question. Le CSV perd les élections avec -11%, mais il n’est pas le seul, les socialistes aussi. Or, avant, quand le CSV perdait, le LSAP augmentait.

Je pense que la voix du Sud doit être plus entendue. Et surtout Esch.

Georges Mischo, député CSV

Quelle mesure souhaiteriez-vous voir adopter?

«Je n’ai pas encore idée de mesure concrète. Mais je pense que la voix du Sud doit être plus entendue. Et surtout Esch. Avant, on avait « un député et demi » puisque déi Lénk fait un tournant. Ce n’est pas assez alors qu’Esch c’est 36.000 habitants et la seconde ville du pays. 

Quelles sont vos matières de prédilection?

«J’aime surtout les matières nationales, le logement, le sport évidemment, tout ce qui touche à l’éducation et à l’équité sociale.

Quelles sont les matières qui vous attirent le moins?

«Il y en a, mais il faudra de toute manière s’y mettre, et travailler.

Quelle est votre priorité pour le pays sur le plan économique?

«Assurer la durabilité de l’économie de notre pays, en ayant des priorités au niveau du logement et de la mobilité.

Quelles sont vos ambitions personnelles pour cette législature?

«Mon but est de respecter le citoyen du mieux possible, d’être proche, sur le terrain. Pour moi, il faut agir, pour le pays, mais aussi pour ma ville et ma région du Sud.