Paul Galles: «Deux positionnements fondamentaux me paraissent nécessaires: le premier en faveur des plus pauvres et des plus démunis, le deuxième en faveur de la durabilité.» (Photo: Nader Ghavami)

Paul Galles: «Deux positionnements fondamentaux me paraissent nécessaires: le premier en faveur des plus pauvres et des plus démunis, le deuxième en faveur de la durabilité.» (Photo: Nader Ghavami)

Quelle est la raison de votre engagement en politique?

Paul Galles. - «Il y en a deux. La première: mes maintes expériences dans les pays pauvres m’ont aidé à apprécier et défendre la cohésion sociale. Et la deuxième: ma joie de vivre. Elle m’a toujours conduit à m’engager afin que tous aient la même chance de se réjouir de leur vie. 

Quel est votre idéal politique?

«La 'polis' grecque, donc la démocratie, le «pouvoir du peuple», en sa forme originelle et originale. Le peuple est le souverain, le mandataire politique ne fait que représenter le peuple.

Y a-t-il eu ou y a-t-il encore un modèle qui vous inspire?

«Tous ceux qui ont réussi à créer des mouvements, à motiver en masse les gens à croire en la justice et le bonheur. Mandela, Jésus, récemment Obama…

Que retenez-vous de la cette campagne?

«Qu’elle a évité les contenus. Une évolution fort douteuse.

Des expériences électorales antérieures vous ont-elles aidé?

«Oui, celle des élections communales de 2017. La leçon la plus fondamentale: écouter au lieu de bavarder.

Mes valeurs sont chrétiennes au sens large, mon cœur est social, et le souverain politique que je veux écouter est le peuple.

Paul Galles, député CSV

Qui ont été vos soutiens les plus directs?

«Ma copine, la dame au marché qui me disait 'Vous avez un visage tellement optimiste!', et le monsieur – probablement un pauvre – qui a commenté un de mes posts Facebook sur la pauvreté par 'Enfin quelqu’un qui s’intéresse à nous!'.

Pensez-vous avoir commis des erreurs au cours de la campagne?

«Oui, celle d’avoir trop couru d’un évènement à l’autre. J’avais pourtant du mal à résister à cause de ma joie de parler avec les gens et à cause des bonnes tasses de café et merveilleuses tartes aux prunes! 

Y a-t-il des situations que vous regrettez?

«Oui, d’avoir perdu ma voix le soir des élections. Donc pas de discussions pour moi ce soir-là. (rire)

Qu’est-ce qui vous a convaincu de vous investir dans votre parti plutôt que dans un autre?

«Mes valeurs sont chrétiennes au sens large (la dignité de chaque personne, la solidarité de la société, notre responsabilité pour le monde), mon cœur est social, et le souverain politique que je veux écouter est le peuple. Donc CSV. En plus, l’accueil et l’atmosphère y étaient très chaleureux. En même temps, j’ai beaucoup d’amis dans d’autres partis, et j’espère pouvoir garder cet esprit ouvert.

Les résultats du 14 octobre ont-ils été une surprise?

«Oui et non. Oui par rapport aux sondages. Non par rapport à mon esprit démocratique: le jour des élections par définition tout est possible.

Les partis du milieu, donc avec un électorat large, perdent aussi au Luxembourg, comme partout en Europe.

Paul Galles, député CSV

Quelle vision avez-vous du paysage politique de 2018?

«Trop uniforme au fameux «milieu». En plus, les partis du milieu, donc avec un électorat large, perdent aussi au Luxembourg, comme partout en Europe. D’où la nécessité de redonner des alternatives aux jeunes!

Comment votre parti doit-il se positionner? Doit-il conserver son ADN pur ou s’adapter au contexte?

«Redécouvrir l’ADN plus que jamais! Mais les échanges sur l’interprétation post-moderne du chrétien-social seront super intéressantes! Deux positionnements fondamentaux me paraissent nécessaires: le premier en faveur des plus pauvres et des plus démunis, le deuxième en faveur de la durabilité.

Quelle mesure souhaiteriez-vous voir adopter?

«Une réforme fiscale qui a enfin de bonnes raisons à vraiment être appelée «sociale».

Quelles sont vos matières de prédilection?

«Le social, la durabilité, les jeunes, le sport, la participation citoyenne et démocratique, la coopération internationale.

Quelles sont les matières qui vous attirent le moins?

«L’économie, les finances.

Quelle est votre priorité pour le pays sur le plan économique?

«Des mesures de répartition justes.

Quelles sont vos ambitions personnelles pour cette législature?

«De vivre un style politique sympa, abordable et fiable, de faire une opposition responsable et de contribuer à réduire le risque de pauvreté.»