Xavier Bettel a tenu à rappeler «que tout allait être fait pour échapper à un ‘no deal’». (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne)

Xavier Bettel a tenu à rappeler «que tout allait être fait pour échapper à un ‘no deal’». (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne)

L’échéance du départ du Royaume-Uni de l’Union européenne se rapproche chaque jour un peu plus. Il sera effectif le 29 mars, dans 46 jours.

Reste à savoir si cela se fera en entérinant l’accord de Brexit qui a été conclu entre le gouvernement britannique et l’Union, mais rejeté par le Parlement londonien; ou via un «hard Brexit», qui sera évidemment source de nombreux problèmes.

Pour le moment, l’impasse est complète et c’est la seconde hypothèse qui semble la plus plausible.

Mais en coulisses, l’activité est intense. Theresa May, Première ministre britannique, aimerait renégocier certains points de l’accord avec Bruxelles. Et compte pour cela demander un délai supplémentaire aux députés anglais. Sans pour autant devoir postposer le départ de son pays.

Michel Barnier, négociateur en chef responsable du groupe de travail de la Commission européenne chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni, était ce lundi à Luxembourg pour rencontrer tout d’abord le Premier ministre Xavier Bettel, puis les membres de la Commission des affaires étrangères et européennes.

«La responsabilité est à Londres»

Xavier Bettel a rappelé que rien n’était encore perdu pour un accord et «que tout allait être fait pour échapper à un ‘no deal’». À ce titre, lui comme ses collègues chefs de gouvernement sont «prêts à écouter les doléances britanniques, même si la situation actuelle met surtout en lumière les carences des Brexiters». Des Brexiters qui «disent ‘no, no, no’, mais ne proposent rien». Or, la responsabilité du Brexit «est venue de Londres et se trouve toujours à Londres. Faire croire qu’un ‘no deal’ est de la responsabilité des Européens est méconnaître l’histoire.»

On peut peut-être mieux expliquer les choses.

Michel Barnier, négociateur de l’UE

Pour sa part, Michel Barnier a répété qu’il n’était pas question de revoir l’accord passé en novembre entre le gouvernement britannique et l’UE. Et que le délai était «celui qui avait été choisi par Theresa May, qui en a même fait une loi dans son pays», précise le négociateur de l’UE. Par contre, revoir en partie la déclaration de politique générale qui encadre l’accord est possible.

«Peut-être peut-on mieux expliquer les choses, mieux les mettre en perspective, même en ce qui concerne le ‘backstop’... Mais il faut de la clarté de la part du Royaume-Uni, il faut que quelque chose se passe», ajoute Michel Barnier. Le négociateur appelle à un accord de ses vœux, «car ce sera un préalable pour la confiance qui servira à bâtir l’avenir. Au-delà du 29 mars, le Royaume-Uni restera en effet un pays partenaire, ami et allié.»