Le visage d'Ikea, à quelques mètres de la frontière grand-ducale, devrait rester identique. (Photo: Idélux)

Le visage d'Ikea, à quelques mètres de la frontière grand-ducale, devrait rester identique. (Photo: Idélux)

«Trop c'est trop», a indiqué Vincent Magnus, le bourgmestre de la ville d'Arlon auprès des nos confrères du quotidien l'Avenir pour justifier la décision qu'il vient de cosigner mercredi à l'unanimité avec ses collègues du collège échevinal.

Les élus viennent en effet de refuser le permis socio-économique nécessaire pour permettre à Ikea d'étendre ses activités à Sterpenich, en bordure de la frontière luxembourgeoise.

L'objectif du géant suédois de l'ameublement était de transformer sa surface de vente en un véritable shopping centre via l'ajout de nouvelles cellules qui aurait porté l'ensemble à quelque 35.000 m2. Un concept qu'Ikea a expérimenté avec succès en Asie.

Mais pour les autorités arlonaises, la masse critique de la clientèle, même si celle-ci est plus que jamais mobile, a ses limites, d'autant que le chef-lieu de la province de Luxembourg peine à redynamiser depuis plusieurs années le commerce en centre-ville, déjà concurrencé par le centre commercial Hydrion, ce dernier présentant des cellules vides.

Endiguer un phénomène

«Le pouvoir d'achat des consommateurs n'est pas extensible et ce qui sera dépensé dans le nouveau pôle ne le sera pas ailleurs, indique le communiqué de presse des responsables politiques arlonais au sujet du projet potentiel d'Ikea. Il y a déjà des cellules vides dans le centre-ville et dans certains centres périphériques; un nouveau pôle risque d'accentuer ce phénomène en provoquant un déplacement de cellules commerciales.»

Cette décision vis-à-vis de l'enseigne qui a rendu le nom de la petite localité de Sterpenich connu dans toute la Grande Région se veut être un signal politique côté belge à l'égard des grands centres commerciaux qui se sont multipliés durant les dernières années. Des projets qu'il était plus facile d'autoriser pour les autorités en des périodes de croissance économique.

Il n'empêche, de nouvelles constructions du genre restent dans les cartons. À l'instar du centre commercial qui devrait voir le jour sur le Ban de Gasperich. Le réel défi pour chaque composante de la Grande Région restera de conserver une certaine attraction en centre-ville tout en disposant des centres commerciaux à la pointe, capables d'attirer régulièrement de nouvelles enseignes.