La marque, enregistrée et très présente au Luxembourg, a négocié une coexistence pacifique. (photo: Jessica Theis / archives)

La marque, enregistrée et très présente au Luxembourg, a négocié une coexistence pacifique. (photo: Jessica Theis / archives)

Ice-Watch et Swatch ont dû juger, selon l’adage, qu’un bon accord valait mieux qu’un mauvais procès. Un long procès en tout cas puisque, sur le plan juridique, les deux marques horlogères se tirent la bourre depuis des années... Toujours est-il que, tout récemment, Ice-Watch, marque née en Belgique, produite en Chine et enregistrée au Luxembourg (parmi d’autres marques liées à la galaxie «Ice» créée par le Bastognard Jean-Pierre Lutgen), et Swatch, autre fabricant de montres à la mode, suisses celles-là, ont signé un accord, négocié, à l’amiable.

Le protocole doit mettre fin aux longues procédures, en cours en Suisse et devant différentes juridictions de la planète, liées aux droits de propriété intellectuelle et aux contentieux entre les marques.

Autorisation confirmée

En gros, le Swatch Group reprochait l’utilisation du nom Ice-Watch, en accusant les montres sino-belges de s’être appuyées sur la confusion de prononciation entre les marques, à consonance très proche il est vrai. Le CEO d’Ice-Watch, Jean-Pierre Lutgen, a commenté, dans une réaction accordée au magazine belge Trends-Tendances: «Cet accord prouve que Ice-Watch et Swatch sont capables de se mettre autour d’une table pour trouver un accord permettant aux deux entités de retrouver leur périmètre d’action. Notre marque est intacte. Maintenant, nous allons pouvoir nous concentrer sur d’autres dossiers plus passionnants.»

L’accord confirme en fait un premier accord de coexistence remontant à 2008 et qui confère l’autorisation d’utiliser la marque figurative et le logo Ice-Watch. Dans la négociation, conclue par un deal financier dont les montants n’ont pas été révélés, il est aussi précisé les circonstances verbales et les formes sous lesquelles l’appellation Ice-Watch peut être utilisée en toutes lettres (un site web, une page Facebook, une adresse mail…).

«Certains enregistrements de marque bloqués dans certains pays vont pouvoir reprendre leur cours», commente encore le CEO belge, toujours très en pointe du combat contre la contrefaçon.

Des emplois rapatriés

Par ailleurs, Ice-Watch, notamment via les réseaux sociaux, a confirmé une information distillée par plusieurs médias belges: l’entreprise souhaite «relocaliser» quelque 120 postes de travail, initialement liés aux usines de réparation et d’assemblage et au siège logistique de Shenzhen en Chine, sur Bastogne, la ville d’origine du fondateur de la marque, aux portes du Grand-Duché.

Au journal De Tijd, le patron belge explique que «les coûts de l'assemblage ne représentent qu'une petite part du prix final des montres Ice-Watch. Si nous pouvons augmenter la productivité avec de bonnes machines, le coût du travailleur belge se rapprochera de celui de son pendant chinois.»