La marque Ice-Watch a été lancée il y a trois ans à peine par le designer marketing belge Jean-Pierre Lutgen. (Photo: Ice-Watch)

La marque Ice-Watch a été lancée il y a trois ans à peine par le designer marketing belge Jean-Pierre Lutgen. (Photo: Ice-Watch)

C’est une véritable «success story made in Belgium». La marque Ice-Watch, lancée il y a trois ans à peine par le designer marketing belge Jean-Pierre Lutgen, dans sa ville ardennaise de Bastogne, fait fureur bien au-delà de son royaume d’origine. Les montres, très tendance, ont connu une ascension fulgurante, par leur concept d’abord, puis grâce à la publicité vivante assurée par une volée de people, européens ou hollywoodiens, exhibant leur poignet dans les clips, sur les photos ou dans les festivals.

En 2011, la marque compte déjà quelque 6.000 points de vente, dans plus de 90 pays partout dans le monde, dont une quinzaine au Luxembourg. En 2010, on a vendu environ 2 millions de montres Ice-Watch sur la planète. Et les chiffres sont en augmentation depuis le début de cette année.

Revers de la médaille, l’Ice-Watch est devenu la cible de contrefacteurs sans scrupule. Raison pour laquelle Jean-Pierre Lutgen et sa société ont décidé d’investir de gros moyens, financiers, juridiques et humains, dans la lutte contre toutes les reproductions illégales.

De la bataille des Ardennes à la guerre mondiale

Ce vendredi, à Bastogne, Ice-Watch a marqué le coup et les esprits, en organisant une médiatique destruction massive de copies de ses montres exclusives. Un événement doublement symbolique de cette véritable déclaration de guerre à la contrefaçon, à l’aide d’une arme idoine et emblématique de cette nouvelle bataille des Ardennes: un char d’assaut a écrasé plus de 2.500 montres et 5.000 fausses Becubic (les boîtes empilables, packaging original des montres, devenues objets de collection pour les fans).

«La marque a ainsi voulu affirmer sa détermination à continuer son développement, a commenté Jean-Pierre Lutgen, et, surtout, marquer sa farouche volonté de ne diffuser sur le marché que les seules vraies montres griffées Ice-Watch.» La société belge a aussi précisé que «la majorité des cas de copies, plagiats et contrefaçons ont été résolus par des conciliations et accords juridiques, dans lesquels l’anonymat des contrefacteurs est requis». C’est pourquoi aucune des «marques» de copies n’a été montrée.

Ne pas payer la rançon

Le marché est juteux et les copies se multiplient de par le monde. C’est la rançon du succès. Mais si le combat coûte cher et rend une marque un peu otage des limites de ses pouvoirs juridico-financiers, il ne s’agit pas, pour Ice-Watch, de laisser gagner les rançonneurs…

«Si certains prétendent que c’est un honneur d’être copié, les marques de renom se battent pour garantir la qualité de leurs produits et la protection du consommateur, explique le porte-parole du designer belge. Comme les autres, la marque Ice-Watch a souvent entrepris des actions afin de débusquer les copies et a entamé des actions juridiques pour défendre ses intérêts.»

Manifestement, ce n’est que le début de la guerre. Si le contrefacteur avait dans l’idée de sonner deux fois, l’action de ce vendredi à Bastogne ne manquerait pas de signaler la détermination de l’original à remettre les pendules à l’heure…