Comme sa consœur Ice-Watch, Patton joue sur le marketing et les partenariats pour se montrer. (Photo: Patton / Anthony Ménard)

Comme sa consœur Ice-Watch, Patton joue sur le marketing et les partenariats pour se montrer. (Photo: Patton / Anthony Ménard)

Ce vendredi à Bastogne, en présence de Helen Patton, la petite-fille du général américain, figure emblématique de la Seconde Guerre mondiale et de la Bataille des Ardennes, Jean-Pierre Lutgen, le créateur d’Ice-Watch (et des dérivés, sous la marque Ice, enregistrés au Luxembourg), a annoncé le rachat de la marque française… Patton. Il y avait donc quelque chose de solennel et de symbolique dans cette petite cérémonie.

Créé en 2009 par Jean-Louis Le Bec, horloger normand, Patton va profiter des réseaux, de l’influence et des équipes dont jouit aujourd’hui Ice-Watch pour être commercialisée à travers la planète.

Histoire de famille

C’est lors d’un voyage en avion que le CEO d’Ice a découvert cette marque artisanale, au design français, de fabrication suisse, portant le nom du général libérateur dont les récits ont bercé son enfance dans la ville ardennaise. Pas de doute, il aurait aimé être celui qui a lancé cette marque. «En tant que Bastognard, qui, depuis mon bureau, voit le général Mc Auliffe et le char trônant au cœur de la ville, je me suis demandé qui avait osé…», commente Jean-Pierre Lutgen. «Puis, j’ai décidé d’entrer en contact avec ce créateur.»

Ensemble, les deux hommes ont d’emblée envisagé de grands projets. Jean-Pierre Lutgen a même réussi le pari d’obtenir l’autorisation de la famille Patton pour appuyer cette marque.

Des montres résistantes

Jean-Louis Le Bec a créé la marque Patton, estampillée «haut de gamme», avec l’idée de proposer des montres incassables, autour d’un design fort. Elles se déclinent en plusieurs modèles, dont un qui a la particularité de présenter un mouvement et un mécanisme baignant dans un liquide. «Nous testons régulièrement nos montres à travers des défis», explique Jean-Louis Le Bec. «Un des exemplaires de cette montre est immergé depuis plus de cinq années dans l’Océan Indien, à plus de 1.000 mètres de profondeur. Régulièrement, nous plongeons pour la contrôler. Résistant à plus d’une tonne de pression, elle donne toujours l’heure exacte.»

Alors qu’il cherchait un nom synonyme de solidité et d’audace pour ses montres, le créateur s’est arrêté sur celui de Patton. «Je suis né à Bayeux, première ville libérée lors du débarquement. Ce nom s’est imposé à moi», explique-t-il.

La petite-fille du héros de guerre a partagé son enthousiasme. En découvrant le produit, aux caractéristiques proches de l’esprit de son grand-père, Helen Patton espère que la marque contribuera à préserver la mémoire de son aïeul et des hommes qui se sont battus à ses côtés.

Un nouveau challenge

Pour Ice-Watch, c’est un nouveau challenge. La marque investit un créneau haut de gamme, les prix évoluant entre 750 et 1.790 euros. «Il s’agit d’une idée et d’un design français, d’une montre swiss made avec un nom américain, et d’une marque développée par un Belge», commente Jean-Pierre Lutgen. Ice-Watch est une marque enregistrée au Luxembourg qui, depuis 2007, année de sa création, revendique 12 millions de pièces vendues.

Quant à Patton, si depuis 2009 seulement 3.000 montres ont été vendues à travers le monde, l’horloger entend bien pousser la marque grâce à ce partenariat et vendre entre 30.000 et 50.000 pièces dans les trois prochaines années. «La marque Patton gardera une identité propre et sera toujours pilotée par son créateur. Elle bénéficiera d’un développement dédié, avec ses propres équipe», poursuit le CEO du groupe Ice.

À une semaine du Salon Mondial de l’Horlogerie à Bâle, cette nouvelle ne manquera pas de faire sensation.