La plus grande banque du monde ouvre cinq nouvelles succursales, à Paris, Bruxelles, Amsterdam, Milan et Madrid. ICBC affiche ses ambitions, mais sa stratégie reste floue.
La conférence de presse a eu lieu ce lundi midi à l’hôtel Hilton de Luxembourg-Ville, en présence de nombreux journalistes européens et chinois.
Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), la plus grande banque du monde en termes de capitalisation boursière, affiche ses grandes ambitions en Europe, avec l’ouverture de cinq nouvelles succursales. Elles s’implantent à Paris, Bruxelles, Amsterdam, Milan et Madrid.
Le quartier général de ces cinq bureaux sera situé au Luxembourg. Pour l’occasion, ICBC Luxembourg SA est rebaptisée ICBC (Europe) SA.
Avec les quatre entités de ICBC déjà existantes (Luxembourg depuis 1999, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), l’établissement chinois tisse donc sa toile sur le Vieux Continent, au moment où de nombreux pays de la zone euro (Grèce, Irlande, Espagne, Portugal) traversent une crise de la dette et éprouvent des difficultés à se refinancer sur les marchés financiers.
Objectif de rentabilité
«L’économie européenne et l’euro ont récemment rencontré des problèmes, mais l’Europe reste une des entités économiques et politiques les plus importantes du monde», a expliqué Jiang Jianqing, président de ICBC.
La stratégie reste néanmoins assez floue, en ce qui concerne par exemple un soutien éventuel de la banque aux pays européens en difficultés.
Le dirigeant a livré peu de détails lors de la séance des questions-réponses. «Après l’ouverture, les succursales de ces cinq pays vont fournir des services financiers universels, tels que des dépôts, des prêts, des règlements, des services liés au commerce et à la banque d’investissement, à des clients européens et chinois.»
Rien de très révolutionnaire donc ou de bien nouveau. «ICBC agira pour promouvoir des relations d’investissement, économiques et commerciales entre la Chine et l’Europe.»
Aucune information ou presque n’a été diffusée sur les moyens mis en œuvre, les recrutements, la taille des équipes, les objectifs. On parle toutefois d’une équipe d’une trentaine de personnes à Paris.
La banque a réaffirmé son objectif de rentabilité, après avoir enregistré un profit de près de 19 milliards de dollars (en hausse de 27%) au cours des neuf premiers mois de l’année 2010.
Présent à la conférence de presse, le ministre des Finances Luc Frieden s’est félicité de ce développement favorable pour la place financière luxembourgeoise. «C’est un grand jour pour ICBC et un grand jour pour mon pays», a-t-il déclaré.
Il a évoqué de très nombreuses promesses de coopération entre les deux régions. «Nous discutons de ce programme depuis deux ans avec le président. Nous nous sommes déjà rencontrés à quatre reprises.»