«La vitesse de l’avion à la fréquence du métro». C’est la promesse de la société canadienne TransPod qui vient de créer la surprise en annonçant l’installation d’une piste d’essais près de Limoges, jolie ville du centre sud-ouest de la France, plus connue jusqu’ici pour sa porcelaine que pour ses start-up technologiques!

TransPod fait partie de ces entreprises qui ont décidé de relever le défi fou lancé en 2013 par le célèbre, et toujours inattendu, entrepreneur Elon Musk, le projet d’un train futuriste capable de circuler à des vitesses très élevées. Hyperloop prévoit de propulser des wagons sur coussins d’air, afin de limiter tout frottement ou friction, dans des tubes géants montés sur pilotis, à plus de 1.100km/h!

TransPod entend construire près de Limoges la plus grande piste d’essais au monde (près de 3km) pour éprouver son prototype de navette dès 2019. Le calendrier est des plus serrés, la société envisageant d’ouvrir sa première ligne commerciale avant 2030. Mais TransPod n’est pas le seul acteur engagé dans le projet Hyperloop. La start-up a face à elle des concurrents de taille.

À commencer par l’américain Hyperloop Transportation Technologies (HTT) qui souhaite réaliser une première mondiale à l’occasion de l’Exposition universelle de 2020 en inaugurant une liaison de quelques kilomètres à Dubaï. À noter que le train supersonique semble apprécier le climat français puisque Hyperloop TT effectuera ses essais non loin de Toulouse.

Le défi de la rentabilité face à l’avion et train à grande vitesse

En attendant, le projet le plus avancé reste celui de Virgin Hyperloop One, le seul à avoir déjà testé le concept. L’événement s’est déroulé dans le désert du Nevada en 2016. Les rares observateurs conviés à cette démonstration ont pu apercevoir une capsule vide lancée à moins de 400km/h dans un tube de 500 mètres. Un court voyage de six secondes qui laisse entrevoir les promesses du concept, mais qui permet de mesurer tout le chemin à accomplir pour atteindre l’objectif fixé par Virgin Hyperloop One: relier Los Angeles à Las Vegas en 30 minutes (contre 4h en voiture, 6h en train) et embarquer ses premiers passagers entre 2018 et 2021.

Les obstacles restent nombreux sur la route du «train en tube», entre la nécessité d’obtenir une étanchéité absolue des tubes afin que les cabines glissent dans un environnement vide d’air, de flirter avec la vitesse du son, d’offrir le confort et la sécurité exigés par les passagers… Rien d’insurmontable probablement d’un point de vue technologique. Les principales interrogations portent sur la viabilité économique de ces projets. Il faudra en effet bâtir de nouvelles infrastructures pour faire circuler ces trains, sur des territoires déjà saturés de routes et de voies de chemin de fer. Un chantier colossal à mener en gardant à l’esprit la question cruciale de la rentabilité. Combien de passagers pourront prendre place dans les rames? Quel sera le prix des trajets? Hyperloop sera-t-il concurrentiel face à l’avion et aux trains à grande vitesse?