La voie ferrée menant aux usines GoodYear de Colmar Berg s’apparente à une voie de garage pour les salariés de HyoSung. (Photo : Licence CC)

La voie ferrée menant aux usines GoodYear de Colmar Berg s’apparente à une voie de garage pour les salariés de HyoSung. (Photo : Licence CC)

« Plan social signé. » Les deux principaux syndicats, OGBL et LCGB annoncent ce lundi avoir signé, avec la direction de la société Hyosung Wire Luxembourg S.A., un plan social pour les quelque 200 salariés de l’usine de Roost. Le plan prendra effet le 1er décembre 2012.

« 14 salariés continueront à travailler pour l’entreprise en reclassement interne, dans les domaines de stockage et de vente. Par ailleurs, 23 salariés pourront bénéficier de la préretraite-ajustement ou de la retraite anticipée », fait savoir l’OGBL qui précise que « les délégués du personnel resteront sous contrat avec l’entreprise jusqu’à la fin du plan social, à savoir le 31 décembre 2014. »

Logique globalisée

C’est donc une nouvelle page de l’histoire industrielle du pays qui se tourne. Une page internationale, témoin d’une économie globalisée, où les sites de production ne valent que s‘ils sont directement rentables. Par exemple, l’OGBL regrette que Hyosung ait pris la décision « d’arrêter son activité de production de ‘steelcord’ au Luxembourg plutôt que d’investir dans l’équipement de production ». Les syndicats s’étonnent aussi de la logique de l’industriel coréen. « Il est incompréhensible, et même, du point de vue écologique, totalement insensé, de faire désormais venir les produits du Vietnam pour honorer le contrat entre Hyosung et GoodYear, alors que les deux usines se trouvent à quelques pas l’une de l’autre. »

De fait, fin juin dernier, cinq ans après la reprise, par le groupe Hyosung, de la Fabric Plant de Goodyear à Colmar-Berg, une seconde entité du manufacturier de pneumatiques était cédée, en l’occurrence la tréfilerie, Goodyear Wire Plant, de Bissen-Roost. L’usine luxembourgeoise changeait de mains, selon les termes d'une transaction signée aux États-Unis.

Un entrepôt et un bureau de vente

À l’époque, face aux inquiétudes syndicales, GoodYear avait eu la communication rassurante. « C’est un simple changement de patrons pour les salariés ». Et cette option industrielle et financière confirmait les liens tissés entre le groupe asiatique et la multinationale américaine.
À ce moment, aussi, la reprise par Hyosung allait dans le sens de réunions et de contacts pris lors d’une mission économique grand-ducale en Corée du Sud : le groupe de Séoul avait alors clairement évoqué une possible extension de son activité au Grand-Duché…

Entre-temps, les Coréens ont appris la procession d’Echternach, et ont effectué une reculade sur leur deuxième site de production luxembourgeois. Hyosung garderait uniquement un entrepôt et un bureau de vente au Grand-Duché.

Jusqu’au premier avril

Le plan social s’applique aux salariés liés par un contrat à durée indéterminée. Les CDD, les salariés à l’essai et les intérimaires sont donc exclus des conditions du plan. Les salariés licenciés bénéficieront d’un délai de préavis, en fonction de leur ancienneté, conformément au Code du travail. Les délais de préavis commenceront à courir le 1er décembre.

Selon les termes de l’accord, les travailleurs poursuivront leur office jusqu’à l’arrêt complet de la production de fils pour toiles de pneus, un arrêt programmé pour le 1er avril 2013. Outre l’indemnité de départ légale, l’employeur versera à chaque salarié licencié une indemnité de départ extra-légale, correspondant à 100 euros par mois d’ancienneté.