«En 2007, les pouvoirs publics ne voulaient pas entendre parler d’investissement dans ce genre de projet. Nous avons donc construit un HPC au sein de l’Université», rappelle le chercheur Sébastien Varrette. (Photo: Nader Ghavami)

«En 2007, les pouvoirs publics ne voulaient pas entendre parler d’investissement dans ce genre de projet. Nous avons donc construit un HPC au sein de l’Université», rappelle le chercheur Sébastien Varrette. (Photo: Nader Ghavami)

«C’est une chance unique pour le Grand-Duché et il s’agit d’une nouvelle étape vers l’installation au Luxembourg d’un des cinq supercalculateurs que l’Union européenne prévoit de construire d’ici 2023», a réagi Sébastien Varrette, chercheur à l’Uni, à l’annonce de Bruxelles. En 2007, il a été, avec le professeur Pascal Bouvry, l’initiateur du projet de HPC de l’Université.

«À l’époque, un service HPC public n'était pas envisageable. Nous avons donc construit un HPC au sein de l’Université, qui a atteint aujourd’hui une puissance de 270 téraFLOPS (270.000 milliards d’opérations par seconde) et sert aujourd’hui le travail des chercheurs de toutes nos facultés», indique-t-il. «C’est, à l’heure actuelle, c'est le plus grand HPC public du Luxembourg. Il en existe deux autres, l'un au List et l'autre dans le centre de recherche de Goodyear.»

L’objectif de l’Union européenne est maintenant de construire d’ici 2023 deux HPC «exascales», synonymes d’une puissance d’au moins 1 exaFLOPS, soit 1 milliard de milliards d’opérations par seconde. A priori, ces deux machines devraient être construites en France et en Allemagne.

La Chine et les États-Unis en avance

Avant cela, Bruxelles prévoit de créer deux ou trois HPC pré-«exascales», c’est-à-dire avoisinant la puissance d’un exaFLOPS. Ces installations serviront à obtenir l’expertise suffisante pour la construction des deux HPC plus puissants, car cette technologie n’est pas encore maîtrisée en Europe.

Les pays pouvant héberger ces trois HPC n’ont pas encore été désignés, mais le Luxembourg est dans les cartes de l’Union européenne avec l’Italie et l’Espagne. «L’un des avantages du Luxembourg est de posséder un très bon maillage réseau», ajoute Sébastien Varrette. Les pays qui accueilleront ces futurs supercalculateurs devraient être annoncés cette année.

«Il n’existe aujourd’hui aucun HPC exascale dans le monde. Mais la Chine et les États-Unis ont pris de l’avance et devraient présenter une installation de cette puissance d’ici 2020 pour la première et 2021 pour les secondes. Avec ce projet, l’Union européenne cherche donc à rattraper son retard», conclut le chercheur.