Les associations s'occupant de l'accueil et de l'intégration plaident pour la citoyenneté de résidence. (Photo: Christophe Olinger / archives)

Les associations s'occupant de l'accueil et de l'intégration plaident pour la citoyenneté de résidence. (Photo: Christophe Olinger / archives)

Le Claé (Comité de liaison des associations d’étrangers) est, dans la société multiculturelle luxembourgeoise, un acteur de premier plan. Cette plateforme associative regroupant une centaine d’associations héritières de l’immigration place, selon ses termes, «le citoyen au cœur de son action pour témoigner de la nécessité d’inscrire l’ensemble des habitants du Luxembourg dans un projet de société commun».

L’assemblée générale du Claé (réunie le 7 juillet) a réuni les délégués de 31 structures associatives. Et elle a, notamment, formulé une résolution, un mémorandum de revendications en quelque sorte, qui se focalise sur trois éléments majeurs: l’accueil des personnes nouvellement arrivées au Luxembourg, l’égalité des droits politiques pour tous les citoyens et l’acquisition de la nationalité luxembourgeoise.

Dominique Faber, représentant le cabinet de Corinne Cahen, ministre de la Famille et de l’Intégration, en a pris bonne note et a déjà transmis les priorités de travail du ministère pour l’intégration des résidents de nationalité étrangère.

De plus en plus de migrants

Le Claé constate, depuis 2010 environ – et les données du Statec et des recensements corroborent cette observation – une forte augmentation des personnes qui arrivent au Luxembourg, en provenance d’un pays membre de l’UE ou pas.

«De nombreuses associations ont constaté que ces personnes éprouvent des difficultés dans leur installation, que ce soit au niveau administratif ou pour la recherche d’un emploi ou d’un logement», dit le Claé, qui souhaite que soient améliorées les règles sur l’accès au territoire et au travail ou relatives à la réunification familiale.

«Le gouvernement doit s’engager concrètement en ce sens», écrit le comité de liaison, «en donnant les moyens nécessaires aux services étatiques concernés mais aussi aux associations œuvrant dans ce domaine», en particulier celles «qui s’occupent actuellement malgré elles de l’accueil des ressortissants européens, accueil déficient au niveau institutionnel».

Citoyenneté de résidence

Le Claé milite pour une citoyenneté de résidence, qui ferait le lien entre les dimensions juridique, sociale, culturelle, politique et identitaire. Alors que le débat sur l’ouverture du droit de vote des étrangers s’est amorcé en 2013 et qu’il est question d’un referendum pour sonder la population, les associations rappellent leur position, «pour que les citoyens de nationalité étrangère demeurant au Luxembourg depuis un certain nombre d’années se voient proposer l’inscription sur les listes électorales pour les législatives».

Favorable au large débat public, le Claé attire néanmoins l’attention sur les dangers potentiels d’un référendum qui ne serait pas, au préalable, éclairé par une vision pédagogique et une approche sereine, à entamer dès à présent.

De même, le Claé aimerait faciliter l’accès à la nationalité luxembourgeoise, considérée comme un facteur d’intégration primordial. Il se félicite d’ailleurs que, dans le programme gouvernemental présenté en décembre 2013, transparaisse l’ambition politique d’alléger les conditions et procédures en la matière.

Le droit du sol et de la langue scolaire

Dans sa résolution, le comité de liaison rappelle que, en mars dernier, il avait proposé au gouvernement de s’engager, notamment, en faveur du droit du sol: «Un enfant né sur le territoire luxembourgeois, dont l’un des parents y réside durablement et légalement, doit être Luxembourgeois.»

Le régime des langues mériterait, aussi, de connaître un retour à la situation d’avant 2008: des connaissances de base dans au moins une des trois langues officielles (luxembourgeois, français, allemand), contrôlées par l’Institut national des langues, avec le cas échéant attestation de participation à un cours de luxembourgeois. Une résidence prolongée (15 ans) devrait aussi permettre d’être dispensé du test de langue.

Dans cette logique de participation de longue date à la vie du pays, par l’intégration scolaire notamment, le Claé souhaite le rétablissement de la dispense de participation au cours d’instruction civique pour les demandeurs qui ont fait une partie de leur scolarité au Grand-Duché.