Les images avaient fait le tour des réseaux sociaux, Filip Markiewicz en a fait un dessin. (Dessin: Filip Markiewicz)

Les images avaient fait le tour des réseaux sociaux, Filip Markiewicz en a fait un dessin. (Dessin: Filip Markiewicz)

«Hello Dictator» avait lancé Jean-Claude Juncker à Victor Orbán, le Premier ministre hongrois lors de la dernière réunion du Conseil de l'UE à Riga, il y a quelques mois. Les images, montrant un président de la Commission taquin et jovial envers les chefs de gouvernement qui l’entouraient, ont fait le tour des réseaux sociaux.

Contacté par le designer Georges Zigrand pour contribuer au «cabinet de curiosités» réalisé dans le bâtiment du Conseil de l’Union européenne à Bruxelles dans le cadre de la présidence luxembourgeoise, l’artiste Filip Markiewicz a livré un dessin reprenant les images déjà tant commentées. «Georges Zigrand m’a demandé de réaliser un dessin qui pourrait signifier ou résumer une certaine caractéristique luxembourgeoise. L’humour ‘sans filtre’ du président de la Commission européenne m’a semblé être assez adéquat comme thème», relate l’artiste.

Je ne fais que dessiner ce qui se produit.

Filip Markiewicz, artiste

Le sujet du dessin lui est venu «assez spontanément» au vu de la popularité des images. «Il ne me restait plus qu’à dessiner.» L’artiste relève aussi un «lien intéressant entre Le Dictateur de Charlie Chaplin et le ‘spectacle’ de Jean-Claude Juncker lors de cette séance de photos.» Relevant «un côté artistique chez Juncker», Filip Markiewicz estime que son «rôle n’est pas de commenter si c’est scandaleux ou pas, je ne fais que dessiner ce qui se produit».

Avec un dessin aussi fort politiquement, il y a forcément eu des discussions préalables, avec notamment des craintes de conflit diplomatique avec la Hongrie. Discussions desquelles l’artiste s’est «tenu à l’écart». Finalement, le dessin a bien été accroché, ce qui est «une décision intelligente. Je pense que c’est une vraie qualité de montrer une certaine autodérision nationale dans une Europe qui n’arrive pas à définir son identité». Un dessin ne peut pas faire plus mal qu’une gifle du président de la Commission européenne. Six mois après l’attentat à Charlie Hebdo, le dessin politique garde tout son sens et son pouvoir.