Guy Wagner reste assez mesuré sur les progrès réalisés en zone euro. (Photo: BLI / Archives)

Guy Wagner reste assez mesuré sur les progrès réalisés en zone euro. (Photo: BLI / Archives)

Administrateur-directeur de Banque de Luxembourg Investments, Guy Wagner a fait le point ce mercredi sur le contexte macroéconomique global. Et contrairement à l’optimisme qui colore la plupart des analyses actuellement, la sienne reste mesurée: «La croissance est relativement modérée. Depuis la crise, elle reste inférieure à la moyenne des 40 ou 50 années qui l’ont précédée.»

Il y voit des éléments structurels tels que le vieillissement des populations, le surendettement – souvent une des causes de la faiblesse de la croissance – et une mauvaise allocation du capital par les investisseurs à la recherche désespérée de rendements.

Des indicateurs décevants

«Ça ne veut pas dire que nous allons retomber en récession», précise le directeur de BLI, «mais cela explique la croissance faible». Selon lui, si l’économie reste soutenue aux États-Unis, dans la zone euro les derniers indicateurs ont déçu.

Guy Wagner estime aussi logique que la BCE ait maintenu les taux d’intérêt extrêmement bas et il pense qu’ils le resteront longtemps. «Je ne suis pas un partisan de ces taux plancher, voire négatifs», explique-t-il. «En menant de telles politiques, les banques centrales ont empêché un assainissement de la situation. Mais c’est désormais difficile de revenir en arrière.»

Il faut regarder les actions les plus attrayantes plutôt que de suivre les indices.

Guy Wagner, Banque de Luxembourg Investments

Ces taux bas ont d’ailleurs déstabilisé les investisseurs qui font la chasse, parfois désespérée, aux rendements. Que choisir? Sans hésiter, Guy Wagner privilégie les actions. «Je n’irais en tout cas pas vers les obligations. S’il y a un risque de bulle, c’est dans ce segment.»

Quant aux investissements en actions, il privilégie une gestion active. «Il faut regarder les actions les plus attrayantes plutôt que de suivre les indices», note-t-il. «Mais il faut aussi ne pas espérer des rendements trop importants.» Mais, au final, c’est la seule classe d’actifs qui peut encore permettre d’augmenter son pouvoir d’achat.