Après «Damage Control» l’année dernière, le Mudam a décidé de frapper à nouveau un grand coup pour attirer un large public, sortant du cadre strict de l’art contemporain. Ce sera l’exposition de groupe «Eppur si muove» organisée en collaboration avec le Musée des Arts et Métiers à Paris. Réunissant, dans l’ensemble des espaces d’exposition du musée (3.000 m2), une quarantaine d’objets historiques de la prestigieuse collection du Musée des Arts et Métiers et une centaine d’œuvres d’art contemporain, cette exposition d’envergure s’intéressera aux nombreux liens qui existent entre le champ des arts visuels et celui des techniques et à la fascination qu’exerce l’histoire des techniques sur de nombreux artistes.
La présence du fameux Pendule de Foucault dans le grand hall du musée ne sera pas la seule attraction originale. Des étudiants de Nancy - École des mines, Esan, ICN Business School - associés à l'artiste Paul Granjon ont conçu un robot qui accueillera les visiteurs de l'exposition.
Un sens de l’humour développé
Pour l’heure, Guido – c’est le nom du robot – vient de faire ses premiers «pas» au sein du musée. Il a pu prendre ses repères spatiaux et annonce déjà: «Je serai votre médiateur, vous allez voir j’ai un sens de l’humour développé et je m’y connais en électronique.» Monté sur roulette, il se déplace dans l’ensemble du musée et interagit avec les visiteurs.
Au-delà du gadget, et de l’évident buzz qu’il suscitera, il s’agit d’un ambitieux projet de recherche à long terme. En effet, le département de recherche SNT (Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust) de l’Université du Luxembourg travaille actuellement sur un projet de médiation pour un musée du 21e siècle, initié par la chercheuse Patrice Caire, qui ambitionne d'épauler «robotiquement» le département des Publics du Mudam. Développé sur trois ans, ce programme consiste à terme à permettre à des robots d’accueillir et d’interagir avec le visiteur du musée. La première phase du projet sera dévoilée au moment de l’exposition «Eppur si muove».
Présentée au Mudam Luxembourg de juillet 2015 à janvier 2016, à l’occasion de la présidence luxembourgeoise de l’Union européenne, l’exposition fera dialoguer autour de différentes thématiques transversales – expérimenter et démontrer, la géométrie dans l’espace, les phénomènes optiques et électromagnétiques, la motorisation, la robotisation, etc. –, des objets tels que le Pendule de Foucault, le Disque de Newton et le Photophone d’Alexander Graham Bell avec des œuvres d’artistes tels que Chris Burden, Attila Csörgő, Olafur Eliasson, Ann Veronica Janssens, Piotr Kowalski, Trevor Paglen et Jean Tinguely.