Considérant que sa réputation était mise en cause, l’homme d’affaires avait intenté une action en justice au Luxembourg, mais aussi en Suisse et en France. (Photo: paperJam / Archives)

Considérant que sa réputation était mise en cause, l’homme d’affaires avait intenté une action en justice au Luxembourg, mais aussi en Suisse et en France. (Photo: paperJam / Archives)

Suite à un article paru dans le journal du 28 octobre 2016, Gerard Lopez avait assigné en justice le groupe Saint-Paul, les directeurs de la publication, Jean-Lou Siweck (rédacteur en chef du Wort – désormais parti chez Editpress) et Paul Peckels (directeur de la maison d’édition Saint-Paul), ainsi que le journaliste et ancien collègue de Paperjam Pierre Sorlut. 

L’article – également repris sur Wort.lu – était intitulé «Les liaisons dangereuses de Gerard Lopez» et portait sur le scandale de corruption entourant le fonds malaisien 1MDB. L’article traitait des relations qu’aurait entretenues M. Lopez avec l’homme d’affaires d’origine saoudienne Tarek Obaid, cofondateur et CEO de la société Petrosaudi, active dans l’exploration et la production d’or noir. Une société qui aurait joué un rôle dans la disparition de centaines de millions d’euros du fonds 1MDB.

Considérant que sa réputation était mise en cause, l’homme d’affaires avait intenté une action en justice au Luxembourg, mais aussi en Suisse et en France. C’est ce dernier volet qui vient d’être jugé en audience le 15 octobre dernier par le tribunal de grande instance de Paris.

«Aucune imputation diffamatoire»

Le tribunal a analysé la demande de M. Lopez de recevoir la somme de 150.000 euros en réparation du préjudice subi; de voir l’article estimé litigieux retiré de la publication et de condamner solidairement les défendeurs à une publication judiciaire dans deux journaux nationaux au choix du demandeur ainsi que sur Wort.lu aux frais des défendeurs et du journaliste; de condamner solidairement les défendeurs à lui payer la somme de 15.000 euros au titre de l’article 700 du Code de procédure civile.

Dans le jugement dont Paperjam a pu prendre connaissance, le tribunal estime notamment qu’il ne résulte pas à la lecture de l’article que Gerard Lopez aurait participé aux détournements de fonds imputés à Tarek Obaid et Jho Low.

Et d’estimer que l’article ne contient aucune imputation diffamatoire, directe ou par voie d’insinuation. 

Sur cette base, le tribunal déboute Gerard Lopez de ses demandes et le condamne à payer la somme de 2.500 euros à Pierre Sorlut et à la société éditrice du Wort, Saint-Paul Luxembourg, à titre de dommages et intérêts pour procédure abusive; à payer 5.000 euros à Pierre Sorlut, à Jean-Lou Siweck et à Saint-Paul Luxembourg en application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile. 

Un appel de M. Lopez est possible. De son côté, Pierre Sorlut voit dans ce jugement un signal rassurant sur la possibilité pour un journaliste de faire son travail. Les jugements doivent encore être rendus en Suisse et au Luxembourg.  

À l’heure d’écrire cet article, il n’a pas encore été possible d’obtenir une éventuelle réaction de la part de Gerard Lopez quant à ce jugement.