Après 12 ans à la tête de la CNPD, Gérard Lommel décroche et devient commissaire à la protection des banques de données. (Photo: Olivier Minaire / archives)

Après 12 ans à la tête de la CNPD, Gérard Lommel décroche et devient commissaire à la protection des banques de données. (Photo: Olivier Minaire / archives)

Le communiqué de presse de la Commission nationale de protection des données est bien tourné: «En accord avec le Premier ministre, ministre des Médias et des Communications, Gérard Lommel a décidé de ne pas se représenter à l’issue de son deuxième mandat à la tête de la CNPD», souligne le texte.

En réalité, il n’était pas question, au nom de la modernité de l’État qui est son maître mot, que le gouvernement Bettel reconduise pour six ans de plus, au-delà de l’âge de la pension, celui qui aura été le premier président de l’autorité chargée de l’application de la loi du 2 août 2002 sur la protection des données personnelles. Un chasseur de têtes a été mandaté pour trouver celui ou celle qui remplacera Gérard Lommel, 62 ans, qui quittera son poste le 31 octobre prochain.

Selon nos informations, deux candidatures ont été retenues et le choix final devrait tomber la semaine prochaine, lors du prochain conseil de gouvernement.

Approche pragmatique

Dans un communiqué, Gérard Lommel dit partir «satisfait du travail accompli» depuis 2002 et à son bilan (et des moyens modestes), le traitement de 14.000 notifications, 7.000 demandes d’autorisation et de nombreux avis concernant des projets législatifs et réglementaires, reflétant, à ses yeux «une approche rigoureuse et néanmoins pondérée et pragmatique, soucieuse de la prise en compte des réalités économiques et nécessités fonctionnelles».

Le président sortant lance un appel à celui qui lui succédera de poursuivre cette approche visant à concilier ce que beaucoup considèrent comme pratiquement inconciliable à l’ère du numérique: la sauvegarde des libertés avec le progrès des technologies de l’information et des communications.

La gestion des ressources humaines du président de la CNPD a été un de ses points faibles. Il y a eu au cours de ses deux mandats successifs des «réclamations» venant du personnel de l’établissement public. Une lettre de l’ensemble des agents de la CNPD fut même adressée à Jean-Paul Zens du service des médias au ministère d’État, mais le dossier fut classé sans suite.

Interrogé par Paperjam.lu sur la façon dont ces réclamations avaient été traitées au niveau du ministère d’État et les suites qui lui avaient été données, Jean-Paul Zens nous indiquait que ses services n’entendaient pas «commenter ce sujet à ce stade».