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Georges Lentz: «Être entrepreneur, c’est un sacerdoce.» 

Tout comme Obélix est tombé dans la marmite de potion magique quand il était petit, Georges Lentz Jr, 67 ans, a, pour sa part, trempé très tôt dans les fûts de bière. Descendant de la famille à l’origine de la création de la brasserie Funck-Bricher (en 1794), il y est entré en 1975 et se trouve très vite impliqué dans le processus de fusion réalisé avec la Brasserie Bofferding à Bascharage (fondée, elle, en 1842). Ainsi naît la Brasserie nationale, devenue, au fil des ans, la première brasserie de la région, grâce aussi (et surtout?) à la passion sans limite de tous ceux qui n’ont pas hésité à mettre les mains dans le houblon…

«Être entrepreneur, c’est avant tout être dévoué», explique Georges Lentz Jr à Paperjam.lu. «Il faut de l’amour, de la présence. C’est un vrai sacerdoce. Lorsque vous vous lancez dans une entreprise, il faut bien voir qu’en plus de votre propre famille, vous avez 10, 20, 100 familles, voire plus! Aujourd’hui, pour ma part, j’en ai 260.»

Cet engagement ne s’est jamais démenti au fil des étapes marquantes qui ont jalonné l’histoire récente de la brasserie: le rachat de la société de distribution Hippert, en 1992, puis la fusion avec Munhowen en 1999 – pour constituer le premier distributeur de boissons de la Grande Région – ou encore la reprise en 2004 de la Brasserie Battin.

Près de 60% de part de marché au Luxembourg

En l’espace de 40 ans, la Brasserie nationale a multiplié son chiffre d’affaires par 40 et sa part de marché sur les bières produites et consommées au Grand-Duché est passée de 12% à près de 60%, pour un volume de bières écoulées multiplié par 8.

En 2015, Bofferding et Battin ont écoulé quelque 268.900 hectolitres sur le marché luxembourgeois, la Brasserie nationale réalisant un chiffre d’affaires de 10,4 millions d’euros et un Ebitda de 4,5 millions.

«Ma plus grande fierté, c’est celle d’être en mesure de pouvoir transmettre à la génération suivante une entreprise en meilleur état que lorsque je l’ai prise en main», indique Georges Lentz, toujours bon pied bon œil et sa cravate verte bien vissée autour du cou, comme un étendard.

Diversification de la gamme et dynamisation du réseau de distributeurs constituent deux des piliers majeurs sur lesquels la Brasserie nationale entend s’appuyer pour continuer à faire mousser ses résultats, tout en préservant le savoir-faire ancestral et les procédés de fabrication traditionnels.

Pouvoir transmettre à la génération suivante une entreprise en meilleur état que lorsque je l’ai prise en main.

Georges Lentz, administrateur délégué de la Brasserie nationale

«Nous constatons un intérêt croissant pour les bières naturelles, réalisées uniquement à partir de malt, d’eau et de levure», notait Georges Lentz lors de la présentation des résultats 2015 du groupe, précisant par ailleurs que «nos bières continueront à être brassées de manière traditionnelle, à savoir dans un processus de huit semaines, contre 90h pour la plupart des autres acteurs du secteur».

Le développement de la marque passera aussi par un élargissement de la zone de distribution vers Nancy, Arras, Reims, Liège ou encore Bruxelles… sans oublier la Chine, où la marque s’exporte depuis 2007, le tout en restant attentif à l’évolution du marché et de ses acteurs.

«Pour 2017, nous avons comme ambition première de faire mieux qu’en 2016», indique M. Lentz. «Nous devons aussi ne pas être à côté de la plaque et rester à l’affût de toutes les opportunités qui pourraient se présenter. Il est toujours bien d’avoir une vision raisonnable de ce qu’on veut faire et vers où on veut aller, mais il faut aussi savoir être à l’écoute de ces opportunités et rester agiles pour sauter sur l’occasion.»