Georges Bock, head of tax chez KPMG Luxembourg. (Photo: Gaël Lesure)

Georges Bock, head of tax chez KPMG Luxembourg. (Photo: Gaël Lesure)

«Ça fait du bien de retrouver les équipes.» Souriant, Georges Bock (48 ans) s’est à nouveau glissé le 1er octobre dernier dans son costume de head of tax, après avoir mouillé sa chemise en tant que managing partner de KPMG Luxembourg pendant quatre ans. Il retrouve donc les dossiers liés à la fiscalité dans lesquels il s’est plongé depuis qu’il officie dans le cabinet. Enfin, presque depuis le début. Entré chez KPMG en 1991, en accord avec ses valeurs et parce qu’il appréciait le côté diversifié des clients, il démarre comme auditeur et passe l’examen de réviseur d’entreprises. Juste avant de bifurquer vers le département Fiscalité. «On me dit parfois que j’ai fait ça pour rien, mais au contraire, j’ai beaucoup appris.»

À partir de ce moment, il se spécialise principalement dans les banques et les fonds d’investissement, le cœur de la finance du pays. En 2009, il prend la tête du département Fiscalité. À l’aube des grandes réformes imposées par les instances internationales après la crise financière de 2008. Trois ans plus tard, il est élu par ses pairs à la tête de l’entité luxembourgeoise. Une aventure dont il tire un bilan positif. «Il est pleinement satisfaisant, l’entreprise est en pleine forme», commente-t-il. «Mais aujourd’hui, même si je reste au comité exécutif, je peux un peu souffler. Le poids des responsabilités pèse un peu moins lourd.»

À la tête d’une équipe de 300 personnes, il se définit comme un manager qui joue sur la confiance envers ses équipes et aspire à la proximité. «J’aime recevoir du feed-back et je ne suis pas de ceux qui estiment qu’il faut garder de la distance pour obtenir du respect.» Et si les choses n’avancent pas comme il le souhaite, il se dit prompt à mettre les mains dans le cambouis pour atteindre les objectifs. Des objectifs qu’il pousse d’ailleurs toujours plus loin : «J’ai à chaque fois besoin d’entamer l’ascension de la montagne suivante, d’envisager le prochain challenge, admet-il. La routine me rend nerveux, c’est mon côté entrepreneur.»

Visiblement content d’un parcours de 25 ans chez son tout premier employeur, Georges Bock met en avant la satisfaction qu’il trouve à travailler en équipe pour atteindre certains buts. Mais si le Luxembourgeois se dit toujours heureux de se lever chaque matin pour rejoindre son bureau du Kirchberg, c’est aussi pour le côté créatif que lui permet sa fonction. «Je veux toujours pouvoir créer quelque chose de nouveau, prendre des risques et réussir. Ou pas. Il faut aussi savoir accepter l’échec.» Un message qu’il veut envoyer vers les plus jeunes managers: «Le monde appartient à ceux qui ont des rêves et des aspirations à les réaliser. Et il ne faut pas avoir peur de ne pas connaître le succès.»
Les responsabilités qu’il occupe chez KPMG l’ont amené à devoir en prendre d’autres. Il a été membre du conseil d’administration de l’ABBL pendant deux ans et siège aujourd’hui au sein de ceux de l’Alfi et de l’Ila. Il y voit là une partie de la réponse à sa définition de la notion d’influence. Pour M. Bock, être influent, c’est être un opinion maker. «Si vous avez des choses à dire qui visent plus loin que votre propre jardin, les gens viennent vers vous pour obtenir votre avis. Même si vos réponses ne leur font pas toujours plaisir.» Mais cette notion d’influence, il la lie aussi à celle de responsabilité. Notamment vis-à-vis des équipes, une notion qui revient souvent. «Si des gens sont prêts à vous suivre, vous influez sur leurs vies, vous en devenez responsable, ils comptent sur vous.» Une notion de responsabilité qu’il pousse jusque sur l’Île aux clowns, une association de clowns hospitaliers que l’expérience de KPMG a permis de remettre sur pied et dont il assure actuellement la présidence.

En contact depuis 25 ans avec les acteurs qui ont fait le succès du pays, le partner de KPMG pose un regard marqué d’un léger scepticisme sur le bulletin de santé de l’économie du pays. «Je ne suis pas pessimiste, mais nous sommes peut-être moins agiles, un peu plus satisfaits que par le passé.» Or, dans le monde actuel, même s’il est vrai qu’un pays comme le Luxembourg n’a peut-être plus toutes les cartes en main, il faut pouvoir rejeter l’immobilisme, rester agile pour s’adapter au changement. «L’avenir du pays dépendra donc de la manière dont il gérera cette situation», note-t-il. «Mais je reste positif, nous maîtrisons encore l’essentiel des cartes qu’il nous faut avoir pour encore connaître le succès au cours des prochaines années.»

L'avis du président du jury

«Il compte dans le cercle des meilleurs fiscalistes de la Place et a aussi dirigé KPMG avec succès en tant que managing partner.»

CV express

  • Né le 21 mai 1968 au Luxembourg
  • MBA de l’Université de Strasbourg
  • 1991 Entrée chez KPMG Luxembourg
  • 2000 Associé, membre de la direction
  • 2009 Head of tax
  • 2012 Managing partner
  • 2016 Head of tax
  • Administrateur de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement
  • Administrateur de l’Institut luxembourgeois des administrateurs
  • Président du conseil d’administration de l’Île aux clowns
  • Membre de la KPMG Foundation
  • Loisirs Guitare électrique, running, vin rouge

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