Gaston Reinesch (BCL): «Ce sont des décisions fortes.» (Photo: Christophe Olinger / archives)

Gaston Reinesch (BCL): «Ce sont des décisions fortes.» (Photo: Christophe Olinger / archives)

«Tout ce qui est bon pour l’eurozone est bon pour l’économie du Luxembourg. Et ces décisions sont bonnes pour l’eurozone.» Gaston Reinesch, le directeur général de la Banque centrale du Luxembourg (BCL), a commenté, ce vendredi, les décisions de baisse des taux annoncées jeudi par la Banque centrale européenne (BCE). 

Pour rappel, Francfort, dans un souci de stimuler le recours aux crédits et de lutter contre une inflation trop basse, a présenté un paquet de mesures fortes: baisse du principal taux directeur, qui passe de 0,25% à 0,15%; baisse du taux de prêt marginal, qui glisse de 0,75% à 0,40% et application d’un taux de dépôt négatif de -0,10% (contre 0% depuis près de deux ans, ce qui fait que désormais les banques auront des frais si elles préfèrent stocker leur argent auprès de la BCE plutôt que de le réinjecter dans l’économie).

En outre, il est prévu le lancement de deux prêts (en septembre et en décembre) ciblés de quatre ans aux banques de la zone euro, destinés à les encourager à prêter aux entreprises non financières et aux ménages. L’objectif de la BCE est de faire en sorte que la hausse des prix se rapproche au plus près du seuil de 2% considéré comme étant gage de stabilité de ceux-ci et garant d’une certaine progression de l'activité économique.

Appel du pied

Geste fort ou symbolique? Les avis sur les marchés divergent. Gaston Reinesch, lui, n’hésite pas. «On en trouvera toujours pour dire que c’est symbolique ou qu’il n’aurait rien fallu faire ou bien faire davantage… Tout dépend du point de vue duquel on se place. En ce qui me concerne, sur un point de vue d’intérêt général, ce sont des décisions fortes, qui interviennent au bon moment. Il ne faut jamais réagir de façon abrupte et toujours analyser la situation afin de bien préparer les instruments.»

À l’échelle du Luxembourg, au-delà de l’aspect globalement positif relevé par le directeur général de la BCL, l’ampleur de l’impact sur les taux de crédit n’est évidemment pas encore vraiment quantifiable. Ce qui donne l’occasion à M. Reinesch de procéder à un appel du pied à l’attention des décideurs économiques.

«Nous sommes disposés à réaliser une réflexion plus profonde sur les crédits à l’économie luxembourgeoise, ses mécanismes, sur l’offre et la demande, pour savoir quels sont les facteurs qui jouent et de quelle façon… à condition que cela soit désiré par les acteurs économiques et par le gouvernement. Et à condition aussi que l’on puisse alors avoir accès à toutes les données dont nous aurions besoin, au-delà de celles que auxquelles nous avons déjà obligatoirement accès.»