Carlo Thelen, Chambre de commerce, serait plutôt favorable à une telle fusion, dans l’intérêt général des entreprises. (Photo: archives paperJam)

Carlo Thelen, Chambre de commerce, serait plutôt favorable à une telle fusion, dans l’intérêt général des entreprises. (Photo: archives paperJam)

Invité ce mardi au traditionnel Pot des présidents de la Chambre des métiers et de la Fédération des artisans, tout comme une très grande partie du gouvernement, Étienne Schnéider, vice-premier ministre et ministre de l’Économie, a de nouveau évoqué (il l’avait fait dans les médias il y a quelques jours) une piste de réflexion relative à la fusion de la Chambre de commerce et de la Chambre des métiers.

Une idée qui, de prime abord, n’a rien d’abracadabrantesque et qui s’inscrirait dans la suite logique du regroupement, sous la même tutelle ministérielle, des ressorts de l’économie et des classes moyennes.

C’est d’ailleurs l’avis de Carlo Thelen, tout nouveau directeur général de la Chambre de commerce, l’institution ayant toujours été favorable à la mise en commun de ces ressorts même si ce n’était pas forcément l’avis de tous les ressortissants de l’institution.

«Nous ne sommes pas initiateurs de cette idée de fusion des chambres», tient tout de même à préciser M. Thelen, interrogé par paperJam.lu. «C’est une décision éminemment politique que nous comprenons dans le contexte de regroupement des deux ministères. Mais le sujet est évidemment délicat et tout devra se faire dans le dialogue avec tous les partenaires concernés. N’oublions pas que nous sommes un établissement public, ce qui n’est pas le cas de la Chambre des métiers. En tout état de cause, nous sommes ouverts à cette discussion, à partir du moment où cela peut contribuer à améliorer encore la qualité du service que nous pouvons apporter aux entreprises.»

Quelles synergies ?

Du côté de la Chambre des métiers, on ne peut pas dire qu’il y ait un même enthousiasme. «Je ne vois pas en quoi il pourrait y avoir de réelles synergies entre nos deux chambres», s’interroge Michel Brachmond, vice-directeur de la Chambre des métiers, contacté par paperJam.lu. «L’artisanat est un secteur tout à fait spécifique qui n’a, des points de vue sociologique et économique, n’a rien à voir avec le commerce ou l’industrie. La principale différence vient du fait que l’artisanat forme ses propres apprentis et en fait des maîtres, puis des entrepreneurs qui, ensuite, forment à leur tour de nouveaux apprentis. C’est une fonction essentielle de sa durabilité et de sa soutenabilité.»

La Chambre des métiers est l’organe fédérateur des entreprises de l’artisanat et quelque 6.300 entreprises occupant 80.000 personnes. Elle fête cette année ses 90 années d’existence. Quelque 67 personnes y sont salariées.

La Chambre de commerce, elle, fondée en 1841, est en charge du «reste» de l’économie (hormis l’agriculture) et compte plus de 50.000 ressortissants, occupant 75% du total de l’emploi salarié et représentant 80% du PIB.

À ce jour, la principale coopération formelle entre les deux institutions se retrouve au sein du réseau Enterprise Europe Network (mis en place également avec Luxinnovation).