En politique, il n’y a rien d’impossible.
Mais vu le contexte actuel, on peut se demander si Frank Engel, nouveau président du CSV, et Serge Wilmes, son adversaire malheureux, sauront un jour collaborer.
Ce mercredi, Serge Wilmes était l’invité de la rédaction de RTL. Et il n’a pas pris le chemin du studio pour ne rien dire.
«RTL m’a fait cette proposition, que j’ai acceptée», explique Serge Wilmes à Paperjam. «Le conseil national du CSV avait demandé aux candidats à la présidence de réserver les exposés de leur projet aux membres, via les auditions dans les circonscriptions. Je n’ai donc pas parlé à la presse ou hors de ces réunions, contrairement à l’autre candidat qui a accordé des interviews à gogo... Élu, c’était à lui ensuite d’avoir la parole après le congrès. Je n’ai donc pas non plus donné d’interview au cours des dernières semaines, lui laissant, comme il se doit, la priorité.»
Le président est sans doute très pris par le fait de trouver un projet qu’il n’a pas.
Serge Wilmes, député CSV et échevin de Luxembourg
Une trêve arrivée à son terme. «Frank Engel dit attendre un geste de ma part? Je crois que cela doit être l’inverse. C’est au vainqueur de tendre la main au vaincu, et non le contraire. Ce n’est pas un reproche, sans doute n’en a-t-il pas encore eu le temps», a commenté Serge Wilmes. Qui précise que cela est certainement dû au fait «qu’il était sans doute très pris afin de trouver un projet qu’il n’a pas pour le CSV».
Pour une opposition intelligente
Tandis que Serge Wilmes, lui, en a un. Et qu’il estime maintenant le temps venu de pouvoir en exposer les principales lignes de force. Très différentes de celles de Frank Engel.
«Un exemple? Je voulais des campagnes thématiques chaque année, impliquant tous les membres du CSV, mais aussi des gens de la société civile. Via des ateliers de travail, des réflexions, la mise en commun d’idées, on aurait abouti chaque année à déterminer la position du parti via un congrès. Cela aurait mobilisé les membres, car c’est avant tout à eux que s’adresse le président», poursuit Serge Wilmes.
Qui voulait aussi, à la Chambre, une opposition «intelligente, construite via des propositions de loi. Ce qui est aussi le choix de Martine Hansen, la chef de fraction. Le nouveau président préfère une opposition dure, notamment en paroles et compte sur la cheffe de fraction... dont il ne parlait pas avant le congrès.»
Engel-Wilmes, ce sont deux approches très différentes, et un contexte tendu au sein du CSV suite à une élection qui a basculé pour quelques dizaines de voix. Seront-elles conciliables? «Je ne sais pas, car j’ignore quel est le projet du président. Si ce n’est qu’il voit son élection comme un chemin pour être tête de liste du parti dans cinq ans», conclut, cinglant, Serge Wilmes.