La «Table de midi» organisée le 13 juin par Up Foundation sur la place du Marché à Esch-sur-Alzette avait réuni une trentaine d’acteurs locaux et nationaux. (Photo: Facebook / Up Foundation)

La «Table de midi» organisée le 13 juin par Up Foundation sur la place du Marché à Esch-sur-Alzette avait réuni une trentaine d’acteurs locaux et nationaux. (Photo: Facebook / Up Foundation)

Créée en mai dernier, Up Foundation (fondation de droit privé) s’est donné pour mission de promouvoir l’éducation au sein de la société civile. «Nous pensons que les institutions ne peuvent pas tout régler, et c’est également à nous tous, entrepreneurs, enseignants, salariés, en un mot: citoyens, de nous engager pour l’éducation», explique Liz Kremer-Rauchs.

En pleine rentrée scolaire, et alors que les élections législatives du 14 octobre approchent, la directrice de Up Foundation précise que: «nous ne souhaitons pas nous immiscer dans la campagne électorale, nous sommes apolitiques et notre but n’est pas forcément d’intervenir sur les réformes gouvernementales en termes d’éducation».

Un défi en cours à Esch-sur-Alzette

«Ce que nous souhaitons, c’est créer une plate-forme citoyenne qui permette de relever des défis en mettant en relation de nombreux partenaires.» Et en quelques mois d’existence, Up Foundation est déjà passée de la théorie à la pratique, puisqu’une première table ronde a été organisée le 13 juin à Esch-sur-Alzette avec une trentaine d’acteurs locaux et nationaux, dont le bourgmestre de la ville Georges Mischo (CSV). 

«Notre défi dans ce cas précis est le fait qu’à Esch, 900 enfants sont sur liste d’attente pour accéder aux cantines scolaires. Nous avons donc voulu réunir les acteurs locaux proposant des activités éducatives à une ‘Table de midi’. Notre ambition in fine – le projet est estimé sur une durée entre trois et cinq ans, ndlr – est de mettre en réseau les offres extrascolaires existantes et de proposer une offre concertée d’initiatives et d’actions pour un encadrement de qualité qui favorise l’éclosion du potentiel des enfants.»

«L’éducation, ce n’est pas que l’école»

Un chef de projet devrait d’ailleurs être recruté, et à terme, «le projet sera repris par les institutions publiques. Une fois la solution trouvée et les acteurs réunis, nous n’interviendrons plus», précise Liz Kremer-Rauchs. 

Pour cette ancienne coordinatrice du Script (Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques) au ministère de l’Éducation, «ce qui est très important, c’est la valorisation des enfants, ce que ne fait pas assez l’école. Au Luxembourg, 60% des écoliers au primaire sont de nationalité étrangère, c’est une richesse incroyable! Il faut la valoriser. Nous voulons montrer que l’éducation, ce n’est pas que l’école.» 

Une réforme du lycée qui «va dans la bonne direction»

Et Up Foundation souhaite s’inspirer de ce qui se fait chez nos voisins. «Il y a de nombreux exemples dans les pays limitrophes, comme la ‘mobile school’ qui opère au niveau mondial pour aider les enfants des rues, créée par le Flamand Arnoud Raskin. Mais également en Allemagne, avec la ‘Stiftung Bildung’ (éducation de base)», appuie la directrice de la fondation. Quatre grands champs d’action ont été fixés: développer le networking, être un laboratoire d’idées, créer des débats sociétaires sur l’éducation, mais également remettre des «awards» pour des initiatives qui valorisent l’éducation.

Et à quelques semaines de la fin de mandature de l’actuel gouvernement, quel regard porte la fondation sur ce qui a été fait au niveau de l’éducation? «La réforme du lycée permet désormais aux établissements du secondaire de se spécialiser et donc de s’adapter aux villes environnantes et à leur population. Nous avons trop longtemps voulu généraliser l’enseignement. Or, il faut écouter les gens du terrain et la modernisation du lycée va vraiment dans cette direction», confirme Liz Kremer-Rauchs.