La cession des actions ArcelorMittal avait, notamment, rapporté quelque 90 millions d’euros dans les caisses de Fortis Banque Luxembourg, en 2006, ce qui avait largement contribué aux 140 millions de plus-values exceptionnelles enregistrées cette année-là. Pour 2007, hormis la cession de sa participation dans Fortis Bank C.I. Ltd (qui a rapporté environ 40 millions d’euros), l’exercice 2007, n’a connu aucun événement exceptionnel particulier, ce qui fait que, hors plus-values extraordinaires réalisées sur cessions de participations, le résultat net (part du groupe) est en hausse de 4,7%.
L’un des principaux postes bilantaires en croissance est celui des produits nets de commission, qui affiche une hausse de 10,6% (+33 millions d’euros). «Un résultat remarquable compte tenu des remous sur les marchés financiers», s’est réjoui Carlo Thill, président du comité de direction de Fortis Banque Luxembourg, lors de la présentation des résultats. Cette hausse est expliquée par la convergence de plusieurs facteurs: outre un niveau élevé de l’activité boursière – indépendamment des performances des indices –, on note un développement des actifs sous gestion et un succès confirmé des produits d’assurances et formules de packages vendus par la banque. Par ailleurs, la hausse de l’activité «Crédits», que ce soit les crédits immobiliers ou les crédits d’investissement, associée à la forte croissance des entités de leasing a porté la somme bilantaire vers les sommets, à 60 milliards d’euros (+15%), dont 26,1 milliards de créances sur la clientèle (+27%).
Dans le même temps, les frais de personnel ont bondi de 12% (Fortis Banque Luxembourg a recruté 258 personnes en 2007 et comptait, au 31 décembre, 2.608 collaborateurs, soit 85 de plus que l’année précédente avec, désormais, une majorité de non-Luxembourgeois) et les frais administratifs de 6%, en raison, notamment, des importants développements consentis à l’international. Au niveau du compte de profit et pertes, le produit net bancaire atteint 1,37 milliard, en croissance de 62 millions d’euros (4,8%).
L’intégration partielle d’ABN Amro a commencé
Dans le métier particulier du private banking, Fortis Banque Luxembourg annonce une augmentation des avoirs de la clientèle de 6,5% et une progression de 48% des crédits en banque privée. «Même si 2007 a été globalement difficile, notamment en juillet et en août avec la chute des indices boursiers, nous avons connu une bonne année grâce à notre politique de stock picking. Cela nous a donné une réelle valeur ajoutée, a, pour sa part, commenté Yves Stein, tout nouveau membre du comité de direction (depuis le 1er janvier dernier), en charge du private banking. Nous ne sommes pas seulement gestionnaires de fortune, mais davantage gestionnaires de placements».
En matière de fonds d’investissement, la banque revendique une position de leader en fonds private equity et en fonds alternatifs (UCITS III). Fortis Banque Luxembourg comptait 92 milliards d’euros de dépôt fin 2007. Un chiffre qui passerait à 130 milliards en tenant compte de l’apport des fonds ABN Amro.
On se rappelle qu’à l’automne dernier, au terme d’une incroyable saga comme seules les grandes manœuvres capitalistiques savent offrir, un consortium de trois banques (Banco Santander, Royal Bank of Scotland et Fortis) s’assurait le partage des actifs de la banque d’origine néerlandaise ABN Amro. Fortis a hérité, pour sa part, des activités d’asset management et des activités bancaires.
Les premières sont, depuis le 1er avril, en cours d’intégration, les secondes devant encore attendre l’accord des autorités, ce qui devrait être fait fin 2008-début 2009. Au total, ce sont près de 180 employés d’ABN Amro au Luxembourg qui passeront sous le giron Fortis banque Luxembourg. «Cela va nous apporter des complémentarités formidables entre les offres des deux parties et des opportunités nouvelles pour les clients, car nos deux fonds de commerce sont très complémentaires», se réjouit Carlo Thill. Il est vrai que Fortis Banque Luxembourg s’ouvre, ainsi, les portes du marché néerlandophone sur lequel elle n’était guère présente.
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