Julian Presber: «La plupart de nos étudiants restent ensuite au Luxembourg.» (Photo: Julien Becker)

Julian Presber: «La plupart de nos étudiants restent ensuite au Luxembourg.» (Photo: Julien Becker)

Monsieur Presber, quel est l’événement qui vous a le plus marqué au cours de ces derniers mois?

«La rentrée scolaire, cette année peut-être plus qu’une autre. Car nous avons accueilli un nombre record d’inscrits: 80 nouveaux étudiants, tous programmes confondus. La grande majorité de ces étudiants est de provenance étrangère – environ 25 nationalités, dont des Russes, des Chinois, des Camerounais… Les acteurs du monde financier et les décideurs prennent petit à petit conscience du rôle que nous avons à jouer dans le secteur, la diversité que nous lui apportons et qui stimule la croissance; autant de facteurs qui font de la Luxembourg School of Finance un acteur incontournable du secteur. Nous constatons qu’un nombre croissant de sociétés du secteur nous apportent également leur crédit, en ouvrant leurs portes à nos étudiants dans le cadre de stages par exemple, ou encore en apportant une contribution sous forme de sponsoring ou de soutiens qui peuvent revêtir différents aspects.

Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?

«Pour la LSF, les formations à temps plein sont une priorité et nous allons poursuivre notre travail de promotion. Il est à noter que la plupart de nos étudiants restent au Luxembourg par la suite et contribuent à diversifier le secteur (en langues, en profils, etc.), et ainsi enrichissent la Place. Dans le cas contraire, ils retournent chez eux et deviennent des relais, des ambassadeurs du Luxembourg dans leur pays. Les formations à temps partiel sont également majeures. On note cependant une participation qui peine à prendre de l’ampleur. Il y a cependant un marché, même si la volatilité est grande (15 inscrits une année, 25 l’année d’après, etc.). Peut-être que le secteur manque encore d’informations sur notre offre. À nous d’en renforcer la promotion. Enfin, notre croissance repose également sur le portefeuille de formations que nous proposons : deux masters, un doctorat, différents séminaires (en finance islamique par exemple) et des cours sur mesure. Un éventail large et adapté aux besoins du marché.

Quels sont les profils que vous avez le plus de mal à recruter?

«Les professeurs en finance ne sont pas forcément évidents à trouver. Nous sommes régulièrement à la recherche de ces profils, mais le marché est plus serré que dans d’autres domaines académiques car ces professionnels sont notamment très prisés dans le secteur privé.

Quel type de manager êtes-vous?

«Je me considère comme ouvert et collaboratif. J’impose cependant rigueur et exigence, afin d’apporter des services de qualité. Par ailleurs, si je ne me laisse pas obséder par cela, aller dans le détail ne m’effraie pas.

Quelles sont vos principales qualités?

«Je pense avoir une bonne vision des choses. Je sais où je vais. Je dirais également que je suis ouvert à différents milieux, à différentes personnes. Je sais également endosser mon rôle de soutien (aux étudiants notamment) et de modérateur.

Et vos principaux défauts?

«Un soupçon d’impatience.

Si vous aviez dû faire autre chose, qu’auriez-vous aimé faire?

«Je crois que j’ai fait le bon choix de carrière. Mon métier est diversifié et j’ai la chance de travailler avec à la fois une élite intellectuelle, des professionnels de la place financière et des jeunes… ce qui me permet de maintenir mon ‘capital’ jeunesse, dans l’esprit tout du moins.

Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?

«Je vois une croissance continue, du nombre d’étudiants, du portefeuille de produits et des liens tissés avec l’extérieur. La croissance de la Place, dont nous sommes partie intégrante, est un élément de la nôtre.»