Werner Eckes: «L'avenir est aux cours de haut niveau, pratiques et accélérés.» (Photo: Julien Becker )

Werner Eckes: «L'avenir est aux cours de haut niveau, pratiques et accélérés.» (Photo: Julien Becker )

Monsieur Eckes, quelles évolutions notables la formation des professionnels du secteur financier a-t-elle connues?

«La formation professionnelle continue était très axée sur la formation initiale, car la tendance était au recrutement massif dans le secteur bancaire et des fonds. La crise a changé la donne, les recrutements ont ralenti et des salariés se sont retrouvés sur le marché de l’emploi.

En 2010, l’IFBL a ainsi commencé ses formations de réinsertion et à ce jour, plus de 400 personnes en ont bénéficié. Ces formations permettent d’élargir leurs compétences et par là leur employabilité. Aujourd’hui, le nombre de recrutements a drastiquement baissé et l’embauche vise d’abord les candidats hautement qualifiés et spécialisés. L’approche de l’IFBL a donc changé. Tout comme elle suit l’évolution réglementaire du secteur. Dans ce sens, deux produits sortent du lot: le risk et la compliance.

En 2013, nous avons connu un total de quelque 12.500 jours-hommes de formation, ce qui est assez impressionnant et rejoint les chiffres d’avant la crise.

Quelles perspectives, alors que 2015 risque de marquer un tournant?

«Notre slogan est ‘Professional qualifications by IFBL’. En partenariat avec les professionnels et les associations professionnelles, nous avons établi un certain nombre de formations liées à l’évolution du secteur et donc aux besoins du marché. Ensemble nous cherchons à anticiper les ‘obligations’ à venir et en ce sens, l’année 2015 va en effet connaître un profond changement. Le trend va vers la qualification, vers des professionnels préparés aux nouveaux challenges.

En parallèle, on évolue en déployant, notamment, nos compétences hors frontières. Nous accueillons des professionnels du secteur bancaire oeuvrant au Luxembourg, mais également à l’étranger.

Enfin, je vois l’avenir de la formation se déployer au travers de nouveaux outils liés de communication. Les cours en présentiel seront privilégiés pour les études de cas et les précisions données par les experts, les élèves ayant au préalable étudié les connaissances par le biais de l’e-learning. Je souhaiterais donc voir la formation évoluer en ce sens pour les connaissances de base. L’avenir est aux cours de haut niveau, pratiques et accélérés.

Quel est le profil des formateurs de l’IFBL?

«Nous avons près de 250 formateurs experts. 95% d’entre eux sont des professionnels du secteur financier qui travaillent dans le domaine qu’ils enseignent. Ils sont validés par leur employeur et les associations professionnelles, pour leurs compétences techniques, et par l’IFBL, pour ce qui est des compétences pédagogiques. Les autres sont des professeurs d’université hautement qualifiés.

Ils travaillent tous de concert au sein d’un cercle de qualité (il en existe une trentaine reprenant divers domaines d’activité) pour préparer puis donner les cours.

Comment aimeriez-vous pouvoir améliorer la formation du secteur?

«Mon souhait serait que l’IFBL devienne l’organe, l’infrastructure incontournable de la qualification professionnelle du secteur financier.»