Bruno Renders, directeur  de l’Institut de Formation Sectoriel  du Bâtiment (IFSB) (Photo: Julien Becker)

Bruno Renders, directeur de l’Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment (IFSB) (Photo: Julien Becker)

Difficile aujourd’hui d’imaginer Bruno Renders vêtu d’un uniforme militaire. Et pourtant, d’abord formateur spécialisé en explosifs, il fut chef de centre de formation dans le management environnemental au sein de l’Armée belge. «Mais j’avais le sentiment d’avoir fait le tour de la question au niveau militaire», explique-t-il. De ce fait, lorsqu’il apprend que le (futur) Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment cherche son directeur, il saisit l’opportunité, postule… et se voit confier le poste. Il entre ainsi en fonction le 1er juillet 2002 et s’attelle, de suite, à mettre en place le business plan de l’IFSB sur lequel il se réjouit, aujourd’hui, «d’avoir deux années d’avance».

La crise? L’IFSB ne l’a pas vue passer. Il l’avait cependant anticipée, mais n’a finalement pas eu à mettre en œuvre certaines dispositions. «En 2008, nous avions suggéré à certaines sociétés du secteur de la construction, qui avaient des soucis, d’utiliser les périodes de chômage partiel pour mettre en place des formations adaptées à leurs besoins.» Mais le secteur a finalement connu une belle activité et ces formations spécifiques sont restées dans les tiroirs.

Un secteur en croissance

Il n’empêche. La progression du nombre de stagiaires confirme par ailleurs la bonne santé croissante de l’IFSB. Si «la première année, il fallait aller chercher 20 maçons à former», dixit M. Renders, le nombre de stagiaires a rapidement progressé pour passer de plus de 10.000 en 2003 à plus de 50.000 l’année dernière. Aussi le bâtiment inauguré en 2007 s’avère-t-il d’ores et déjà étroit et un agrandissement de l’ensemble devrait être mis en œuvre très prochainement.

Aujourd’hui le secteur de la construction est confronté à un nouveau challenge: la construction durable, dont les objectifs pour 2020 font grincer les dents de nombreux entrepreneurs. Pourtant, d’après Bruno Renders, «les dispositifs sont mis en place pour que les objectifs soient atteints en temps et en heure et en toute sérénité». Il est d’ailleurs fort probable que les sociétés qui sont déjà montées dans ce train de la construction durable et montrent une véritable volonté d’avancer, aient de belles perspectives d’avenir. «Les autres qui ne s’en préoccupent nullement ne seront sans doute plus là dans quelques années.» En outre, et compte tenu de la flexibilité entrepreneuriale, du dynamisme du gouvernement et de la taille du pays, entre autres, le Luxembourg a une carte à jouer dans le secteur de la construction. «Notre pays est, de surcroît, à la confluence des savoir-faire en termes de construction», note M. Renders.

Reste à s’atteler au chantier de la simplification des procédures administratives, car d’après lui, «il y a de nombreux projets importants qui sont parfois freinés par l’administration. Ceci est dommageable pour notre secteur.»

Cependant, c’est en travaillant de concert que les choses avancent. Aussi Bruno Renders avoue-t-il avoir la chance de travailler avec des administrateurs animés par un esprit positif et qui se sont engagés pour le développement de l’IFSB. «J’ai beaucoup de reconnaissance pour Christian Thiry et Roland Kuhn et, derrière eux, l’ensemble de l’institution», conclut-il.