Plus de 800 professionnels convergeront pendant deux jours vers le Kirchberg. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Plus de 800 professionnels convergeront pendant deux jours vers le Kirchberg. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

3.000 milliards. Un cap… Bien plus qu’une péninsule ! Dans quelques mois, sauf accident économique mondial majeur, l’encours des fonds d’investissement domiciliés au Luxembourg atteindra le seuil plus que symbolique des 3.000 milliards d’euros.

Au dernier pointage, fin juillet, le chiffre était de 2.904,136 milliards. Il avait franchi la barre des 2.000 milliards en 2010 et celle des 1.000 milliards en 2004. En l’espace de 10 ans, le patrimoine global des OPC établis au Grand-Duché a donc triplé.

Pas de quoi enflammer plus que de raison le président de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi), Marc Saluzzi, qui entame les derniers mois de son mandat (il arrivera à son terme au printemps 2015). «Nous devrons rester extrêmement modestes et humbles quand ça arrivera», insiste-t-il. «Ce n’est en tous les cas à nos yeux pas une étape cruciale, même si la symbolique est forte. Il faut plutôt se concentrer sur la solidité du centre financier dans son ensemble et sur les cercles vertueux que nous avons mis en place depuis plusieurs années : une plateforme de distribution globale qui donne un dynamisme d’ensemble et la mise à disposition, pour les asset managers et les investisseurs, d’une toolbox qui n’a pas d’équivalent dans le monde et qui permet de trouver la solution adaptée en termes de structures, de forme légale et de fiscalité.»

Ce savoir-faire, cette compétence de place, il en sera forcément question, même indirectement, à l’occasion de l’édition 2014 de la Global Distribution Conference, organisée au centre de conférences du Kirchberg par l’Alfi, avec la collaboration de Nicsa et de HKIFA, ses équivalents aux États-Unis et à Hong-Kong.

Focus sur les fonds de pension

Cet événement majeur, qui se tient ces mardi et mercredi, devrait réunir une nouvelle fois plus de 800 spécialistes venus du monde entier, permettra un large tour d’horizon des dernières tendances et meilleures pratiques, ainsi que des évolutions dans les dossiers réglementaires.

Le focus, cette année, sera fait sur les produits de pension, avec quelques cas concrets, notamment venus d’Australie, dont le système est souvent cité en exemple. Et l’intervenant sur le sujet est à ranger dans la catégorie des «gros calibres»: l’ancien ministre australien Nick Sherry, qui fut le premier à avoir eu en charge les superannuation (le régime des retraites) et qui, depuis fin 2012, est senior advisor chez Citigroup à Sidney.

Il sera également question du lancement d’une initiative en collaboration avec la Luxembourg School of Finance (LSF) et, ultérieurement, probablement d’autres acteurs : la mise en place d’une base de données la plus exhaustive possible sur l’industrie des fonds. «Nous avons des fonds souscrits en provenance du monde entier et nous nous sommes rendu compte que nous disposions d’une mine d’or en termes d’informations qu’il serait très pertinent de pouvoir exploiter au niveau académique», explique M. Saluzzi. «Cela nous tient à cœur et pourrait ainsi renforcer la valeur ajoutée du centre fonds.»