Les voyants sont au vert pour l'industrie luxembourgeoise des fonds, même si le pays passe de la 2e à la 3e place en termes d'actifs nets alternatifs. (Photo: Mike Zenari)

Les voyants sont au vert pour l'industrie luxembourgeoise des fonds, même si le pays passe de la 2e à la 3e place en termes d'actifs nets alternatifs. (Photo: Mike Zenari)

Efama, l’association européenne des fonds et de la gestion d’actifs vient de publier ses dernières statistiques tenant compte de la nouvelle «classification» des fonds apportée par l’introduction de la directive AIF. Dans ce classement, la Place luxembourgeoise, toujours largement en tête sur une base globale, passe de la 2e à la 3e position sur le segment des fonds alternatifs. 

Désormais, en effet, les promoteurs ne sont plus liés aux seuls produits Ucits pour distribuer des fonds sur une base transfrontalière, via le passeport européen. Un changement de paradigme qui a pour conséquence quelques mouvements de vases communicants entre les deux catégories. 

Pour le Luxembourg, en valeur absolue, l’impact est relativement limité, puisque seules quelques dizaines de milliards de dollars «basculent» de la catégorie Ucits à celle des fonds alternatifs. Au 31 mars, le patrimoine global net calculé par Efama pour le Luxembourg s’élevait ainsi à 2.955,9 milliards d’euros, conférant au Grand-Duché une part de marché de 35,7%, très loin devant l’Irlande (17,7%) et le Royaume-Uni (13,9%). 

À noter qu’au cours de ce premier semestre, l’encaissement net a été le plus fort au Luxembourg, avec un total de 117 milliards d’euros d’argent frais supplémentaires dans les fonds Ucits (soit plus de 40°% de l’encaissement global en Europe). La France (+66 milliards) et l’Irlande (+49 milliards) suivent loin derrière.

27,8% de part de marché globale

L’impact de la nouvelle classification est beaucoup plus marquant pour la France, dont les actifs Ucits ont chuté de près de 480 milliards d’euros. La part de marché française en matière d’OPCVM «traditionnels» passe ainsi de plus de 14% à à peine 9%. 

Mais du coup, mécaniquement, elle fait un bond en matière d’AIF, passant de quelque 13% à 21,3%, avec des actifs de 936 milliards d’euros au 31 mars. 

Du coup, le pays ravit au Luxembourg la deuxième place sur ce segment, puisque le Grand-Duché stagne toujours autour des 13%, avec un montant d’actifs nets de 568,9 milliards d’euros. C’est toujours l’Allemagne qui domine loin devant, avec une part de marché de 31,7% (1.392 milliards). 

Évidemment, en cumulant les deux classes d’actifs, la domination du Luxembourg est sans égale, puisqu’avec un total d’actifs de 3.524,8 milliards d’euros au 31 mars (soit une part de marché de 27,8%), elle devance l’Allemagne (1.729 milliards, 13,7%) et la France (1.715 milliards, 13,5%) réunies. 

Pour l’heure, les fonds alternatifs représentent pratiquement un tiers du total des fonds en Europe (4.387 milliards d’euros sur 12.664 milliards).