Le slogan des « Mittal » de Lorraine sera-t-il concrétisé, malgré le retrait progressif du géant mondial ? (Photo : CFDT)

Le slogan des « Mittal » de Lorraine sera-t-il concrétisé, malgré le retrait progressif du géant mondial ? (Photo : CFDT)

Florange attend, dans l’angoisse. Les sidérurgistes de la Fensch ont écouté Arnaud Montebourg, qui avait  confirmé sa venue ce jeudi après-midi. Toute la question était de savoir ce que le ministre aurait dans sa besace, ou pas.

Le ministre du Redressement productif, qui s'est longuement entretenu avec les ouvriers, n'a toutefois rien lâché de définitif. Selon lui, le sort des sites lorrains sera décidé à Paris, lundi, par les dirigeants d'ArcelorMittal.

Bras de fer avec Mittal

Mais il a affirmé que le gouvernement s'était engagé dans un véritable bras de fer avec Mittal, pour sauver les outils de production français du géant mondial. M. Montebourg évoque notamment une injonction faite à ArcelorMittal d'investir au moins 150 millions. Un scénario de reprise n'est pas écarté non plus, M. Montebourg se bornant à parler de négociations en cours et de pistes industrielles.

Ce jeudi, pendant qu'Arnaud Montebourg prenait le TGV pour l'Est, Lakshmi Mittal était reçu à l'Elysée. Peu de déclarations à l'issue de la rencontre avec le président Hollande, si ce n'est la tenue de "discussions sérieuses".

Le matin, Libération avait jeté un froid, en divulguant  des informations, qui n’ont pas été confirmées, mais dont la source non citée semble documentée : l’avenir des deux hauts fourneaux serait scellé, l’arrêt définitif serait annoncé lundi par la direction d’ArcelorMittal, lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire programmé au siège français du sidérurgiste, à Paris. L'ordre du jour ne comporte qu'un seul point: « information sur la situation économique et industrielle d'ArcelorMittal Atlantique et Lorraine ».

Le gouvernement déjà informé

Selon le quotidien, ArcelorMittal a déjà informé le gouvernement de sa décision de fermer les deux unités. Et l'État travaille à un projet de reprise « pour un euro symbolique ».

Selon le deal évoqué par Libération, ArcelorMittal accorderait plusieurs mois de délai, permettant aux ministères de tenter de trouver un repreneur. ArcelorMittal garderait la filière froide de transformation du métal produit localement.

On note que ce type de scénario a aussi été évoqué pour les sites de Liège, mais que le sidérurgiste, qui s’apprête à fermer la phase à chaud du bassin wallon, ne s’est pas montré vendeur.

Communication habituelle

En Lorraine, le haut-fourneau P3 est à l'arrêt depuis l'été 2011 et le P6, le dernier encore en activité dans le bassin, depuis octobre 2011. Depuis lors, les « Mittal » luttent : l’arrêt des unités entraîne du chômage pour une grande partie des 2.500 salariés permanents du site, pèse sur les nombreux sous-traitants, et plombe un bassin sidérurgique historique qui sent le vent tourner.

Arnaud Montebourg a rencontré les dirigeants d'ArcelorMittal le 30 août, pour évoquer un rapport d’expert concluant à la viabilité de Florange. Le sidérurgiste avait, selon son vocabulaire de communication habituel, « réaffirmé son engagement vis-à-vis de la France, qui reste un pays stratégique pour le groupe ».

Le 10 septembre, ArcelorMittal n’a pas voulu commenter, ni démentir, la possibilité d'un plan social pour le site mosellan.