Le site de Florange attend. Ulcos sera-t-il son cadeau de Noël ? (Photo : cfdt-lorraine)

Le site de Florange attend. Ulcos sera-t-il son cadeau de Noël ? (Photo : cfdt-lorraine)

Malgré les déclarations tonitruantes « anti Mittal », le gouvernement français laisse le numéro un aux commandes. Pas de nationalisation du site lorrain. Le gaz ne sera pas coupé, pour permettre une relance des hauts-fourneaux. Le projet Ulcos de captation de CO2 reste un argument d’avenir, non encore garanti.

Dans le dossier ArcelorMittal de Florange, le gouvernement français a finalement décidé… de maintenir l'aciériste aux commandes, plutôt que de nationaliser le site. Un revirement spectaculaire, après les déclarations du ministre Montebourg, clamant qu’il ne voulait plus de Mittal…

Les syndicats, déçus, se disent méfiants. Ils sont toutefois relativement apaisés, quant à leurs craintes de voir l’alimentation du site en gaz coupée. « Nous avons reçu l'assurance de l'État que le gaz serait laissé au moins jusqu'en avril », a indiqué, ce lundi matin sur RTL, France Laurent Berger, le nouveau secrétaire général de la CFDT.

Quels engagements ?

Dimanche soir encore, l’emblématique leader de la CFDT lorraine, Édouard Martin, avait pesté contre l’arrêt programmé de l'alimentation en gaz des hauts-fourneaux, toujours en chauffe.

Mais les hauts-fourneaux ne devraient pas être à l’arrêt complet, tant que la procédure de dialogue social ne sera pas terminée. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a invité l'intersyndicale de Florange pour une rencontre à Paris, mercredi. « Nous avons refusé de vagues déclarations. Nous voulions des engagements inconditionnels et précis », a souligné le Premier ministre dans un entretien au Républicain lorrain, publié dimanche.

Le climat reste cependant à la suspicion. Il manque des garanties pour l’emploi (notamment les sous-traitants liés à la production d’acier en amont du site de Florange). « Il y a un accord, il n'y a pas de confiance », a déclaré dimanche la ministre de l'Écologie Delphine Batho sur Europe 1. « Mittal n'a pas tenu ses promesses dans le passé. »

Ulcos : décision le 20 décembre

En outre, même si le gouvernement assure qu’ArcelorMittal s’est engagé sur ce dossier, rien ne vient certifier son intérêt d’investir dans le projet Ulcos. Il est supposé permettre le redémarrage d'un des hauts-fourneaux de Florange pour produire en émettant moins de rejets polluants, grâce à une « usine de captation de CO2» intégrée au site.

Celle-ci pourrait être cofinancée par les fonds européens. La Commission européenne doit prendre sa décision finale sur ce dossier le 20 décembre.