BGL garde la cinquième meilleure note de l'agence Fitch. (Photo: Maison Moderne Studio)

BGL garde la cinquième meilleure note de l'agence Fitch. (Photo: Maison Moderne Studio)

Ce jeudi, l’agence de notation internationale Fitch Ratings a mis à jour son évaluation des crédits de deux banques luxembourgeoises. Ils jouissent, dans les deux établissements, d’une qualité moyenne supérieure, mais à des niveaux différents. BGL BNP Paribas conserve son A+ (la cinquième meilleure note) avec une perspective stable. La Banque internationale à Luxembourg (Bil) garde son A- (7e note) et sa perspective demeure négative.

Pour Fitch, BGL est soutenue par un solide réseau de banque de détail et la gestion de fortune internationale de la maison mère parisienne. Le niveau de profitabilité et de capitalisation – 15,2% de fonds propres core – a notamment poussé l’agence de notation à accorder une perspective stable à la note des titres de dettes à long terme de la banque.

Perspective négative à cause de l’Union bancaire

La perspective est négative pour ceux de la Bil, notés A-. Si Fitch Ratings pense que l’État luxembourgeois, noté lui AAA, volerait au secours d’un établissement dit d’importance «systémique» pour le système bancaire local, il note quand même – assez paradoxalement – que, ces derniers temps, les États de l’Union européenne tentaient de moins donner l’impression d’un soutien implicite… particulièrement dans le but de juguler l’aléa moral du «too big to fail». Ainsi, la perspective d’un système européen de résolution bancaire et d’une responsabilisation des créanciers et des actionnaires fait croire à Fitch que les pertes sur les titres de dettes seniors pourraient être davantage envisageables en cas de crise de solvabilité.

La Bil explique ainsi: «Elle fait partie d’un ensemble de 18 banques commerciales en Europe qui étaient passées de outlook stable à négatif dans le cadre d'une revue plus large portant sur le soutien aux banques au niveau mondial publiée le 26 mars 2014. Fitch y anticipe un soutien moindre d’une banque défaillante de la part des États sur base de directives européennes. Ceci est essentiellement dû au mécanisme de bail-in qui vise à stabiliser une banque défaillante de sorte qu’elle puisse assurer ses activités essentielles sans avoir recours à des aides publiques (bail-out, ndlr). La Bank Recovery and Resolution Directive (BRRD) prévoit entre autres la mise en place de certains mécanismes privilégiant la mise à contribution des fonds propres des banques et de leurs emprunts subordonnés avant toute intervention étatique.»

Il n’en reste pas moins que la Bil, note Fitch, repose sur un modèle d’affaires viable et solide, que sa base capitalistique (17,6% de fonds propres core) l’est tout autant et qu’elle dispose de liquidités suffisantes.

Pourtant, les deux banques avaient été recapitalisées par l’État luxembourgeois lors de la crise financière de 2008. Aujourd’hui, celui-ci conserve 36% du capital de la filiale de BNP Paribas au Grand-Duché et 10% de l’ancienne filiale du groupe bancaire franco-belge, Dexia, aujourd’hui propriété à 90% du véhicule d’investissement de la famille royale qatarie, Precision Capital.