Jean-Claude Juncker a fait de l’outil numérique au sens large un des piliers des actions engagées par la Commission européenne. (Photo: Union européenne / archives)

Jean-Claude Juncker a fait de l’outil numérique au sens large un des piliers des actions engagées par la Commission européenne. (Photo: Union européenne / archives)

L’outil numérique au service des consommateurs: le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a fait de cette «philosophie» une des priorités de son action. Une étape supplémentaire a été franchie ce jeudi avec la présentation d’un plan d’action en vue d’offrir aux consommateurs européens un plus grand choix et un meilleur accès aux services financiers de toute l’UE.

Il s’agit à la fois d'améliorer le jeu de la concurrence, mais aussi d'élargir l’offre, de sorte que les consommateurs puissent obtenir des prix plus bas et une meilleure qualité pour des services financiers achetés (un compte bancaire, une assurance automobile, un transfert d’argent…), que ce soit à l’étranger ou dans leur propre pays.

Ce plan d’action vise à supprimer les barrières nationales: à l'heure actuelle, seuls 7% des consommateurs achètent des services financiers dans un autre État membre de l’Union, selon les chiffres communiqués par la Commission européenne. «Dans un vrai marché unique, la distinction entre prestataires nationaux et étrangers n’aurait plus lieu d’être. Les prestataires de services financiers devraient eux aussi pouvoir récolter les avantages d’un marché paneuropéen», explique Bruxelles.

Bien exploitées, les fintech ont la capacité de faire évoluer positivement le secteur financier.

Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne

Dans le même temps, le vice-président de la Commission européenne compte sur les nouvelles technologies pour exprimer, dans ce domaine, tout leur potentiel. «Bien exploitées, elles ont la capacité de faire évoluer positivement le secteur financier et la manière d’accéder aux services financiers», explique-t-il.

Le plan d’action présenté par la Commission s’articule en trois points: le renforcement de la confiance des consommateurs en leur permettant de faire valoir leurs droits lorsqu’ils achètent des services chez eux ou dans d’autres États membres; la réduction des obstacles légaux et réglementaires auxquels se heurtent les entreprises désireuses de se développer à l’étranger; et enfin le soutien de l’essor d’un monde numérique innovant capable de surmonter les obstacles du marché unique.

Dans ce contexte, les technologies financières se profilent comme des outils permettant justement d’améliorer l’accès des consommateurs aux services financiers de l’ensemble du marché unique, de supprimer les barrières nationales et d’apporter des gains d’efficacité.

Jusqu’au 15 juin

Là aussi, trois principes directeurs ont été retenus dans ce cadre très spécifique: la neutralité technologique, pour que les mêmes règles soient appliquées à des produits et services vendus par des canaux traditionnels ou par des moyens numériques; la proportionnalité, pour que les règles soient adaptées aux différents modèles d’entreprise, tailles et activités des entités réglementées; et enfin une intégrité renforcée afin de garantir la transparence, le respect de la vie privée et la sécurité pour les consommateurs.

Dans cet objectif, la Commission européenne a lancé ce jeudi, à l’occasion de la tenue de sa conférence #FinTechEU aujourd’hui à Bruxelles, une vaste consultation auprès des parties intéressées, afin de recueillir des informations de première main sur les conséquences des nouvelles technologies pour l’ensemble du secteur financier. «Elle contribuera à évaluer si le cadre réglementaire et prudentiel de l’Union est adapté et quelles actions pourraient être nécessaires à l’avenir», précise le communiqué diffusé ce jeudi.

Cette consultation en ligne s’achèvera le 15 juin prochain.