En 2016, Xavier Bettel avait notamment annoncé la création de la sàrl à 1 euro. (Photo: Christophe Olinger / archives)

En 2016, Xavier Bettel avait notamment annoncé la création de la sàrl à 1 euro. (Photo: Christophe Olinger / archives)

L’époque des annonces de réformes lors du discours sur l’état de la Nation est révolue. S’il arrivait au prédécesseur de Xavier Bettel, Jean-Claude Juncker, de profiter du discours sur l’état de la Nation pour annoncer de nouvelles mesures, l’actuel locataire de l’hôtel de Bourgogne préfère utiliser son temps de parole à la Chambre pour défendre la politique de son gouvernement.

Tout comme l’année dernière, le Premier ministre dessinera une bonne situation économique du pays et dressera un bilan positif du travail gouvernemental en passant en revue les différents ministères et les travaux effectués au cours des derniers mois. Tandis que l’année dernière, Xavier Bettel se félicitait que «la situation économique et sociale du pays est aujourd’hui plus favorable qu’il y a deux ans», il pourrait bien répéter cette phrase en l’adaptant à 2017.

Après tout, le programme gouvernemental de 2013 serait, selon le président de la fraction du LSAP, Alex Bodry, d’ores et déjà transposé ou en voie de le devenir. Alex Bodry ne s’attend pas à une quelconque «annonce spectaculaire», mais à «un discours qui décrira objectivement la situation du pays». 

Moyen et long terme

Le ministre d’État ne manquera pas en revanche d’évoquer, comme l’année dernière, les personnes et ménages qui souffrent malgré l’évolution généralement positive et défendra les mesures du gouvernement pour leur venir en aide. Les sujets éternels comme le logement, le secteur de la santé ou la mobilité ne pourront manquer aux 90 minutes prévues pour le discours.

Contrairement à l’année dernière, Xavier Bettel s’attardera peut-être davantage sur la place financière ou sur les travaux en cours pour la transposition de la troisième révolution industrielle de Jeremy Rifkin et le débat connexe du Luxembourg à un million d’habitants. Outre un bilan de l’année écoulée, le Premier ministre tentera de lancer un regard vers l’avenir à moyen et à long terme, nous a-t-on indiqué du côté du ministère d’État.

L’influence des échéances

Tandis que l’année dernière, le gouvernement libéral, socialiste et écologiste faisait à cette époque de l’année face à une forte riposte des employeurs opposés à la réforme de l’organisation du temps du travail, le gouvernement profite en ce moment d’une certaine accalmie politique. Malgré cela, Xavier Bettel peut d’ores et déjà s’attendre à la déception de l’opposition pour qui l’année dernière le discours était très ennuyeux, voire vide de contenu.

Restera à observer comment le Premier ministre tentera de bien préparer, de son point de vue, les élections communales d’octobre et les législatives de 2018, qui approchent rapidement. Pour le député ADR, Fernand Kartheiser, Xavier Bettel tentera ce mardi, sans y arriver, «de sauver son parti». D’après Fernand Kartheiser, les libéraux perdront le plus de plumes lors des prochaines élections pour avoir mené une politique de la famille, d’éducation et des finances publiques que la population ne soutiendrait pas.