Depuis un an, un «fichier élèves» permet aux enseignants luxembourgeois de saisir les notes des 100.000 élèves du secondaire et de générer automatiquement leurs bulletins scolaires. Un fichier évidemment placé sous haute sécurité.
Le déclic est arrivé en 2004, alors même que le "fichier élèves" suscitait encore quelques méfiances, certains lycées utilisant encore en parallèle de cet outil, une application "maison', très souvent développée par les professeurs d'informatique. "Il est possible que certaines solutions se soient montrées meilleures au démarrage", reconnaît Jean-Michel Moog, chef de projet du Service informatique au ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle et des Sports. "Mais dans l'ensemble très peu de lycées avaient des solutions internes et, surtout, ils n'avaient pas les moyens financiers de travailler avec une société externe".
Conçu et développé par le ministère, ce "fichier élèves" permet, alors, une gestion quotidienne des élèves pour l'administration et d'avoir un référentiel statistique unique, actuel et complet de la communauté scolaire. "L'une des difficultés était de proposer une solution qui satisfasse tous les lycées et soit applicable à tous les modes d'enseignement, au lycée général comme au lycée professionnel hôtelier", explique Raymond Straus, conseiller de gouvernement au ministère de l'Education nationale.
Lors de la rentrée 2004, ce "fichier élèves" - développé en interne au ministère, avec le support de Bull pour l'infrastructure - a permis de saisir les notes des élèves (à l'école ou depuis le domicile via Internet) et de générer automatiquement leurs bulletins scolaires. Un gain de temps énorme. "Le premier test, effectué en décembre 2004 à la fin du premier trimestre, a été très positif", se félicite M. Moog. "En dix jours, plus de 350.000 notes ont été saisies et 25.000 bulletins délivrés dans les 29 établissements secondaires du Luxembourg". Certains jours, le serveur enregistre jusqu'à 300 connexions simultanées. "Cela s'est passé sans aucune difficulté; nos machines pouvant supporter jusqu'à 500 personnes qui saisissent leurs notes en même temps", précise M. Moog.
Bien évidemment, toutes les données de ce fichier sont très protégées et soumises à la CNPD, la Commission nationale pour la protection des données, pour l'autorisation et l'accord. "Il n%u2018est pas question de jouer avec les informations des élèves. La Commission a accepté la création d'une base de données avec un seul objectif, celui de la gestion scolaire des élèves", insiste Raymond Straus.
Des précautions nécessaires puisque ce fichier permet au ministère de l'Education nationale de travailler avec d'autres ministères, comme la Caisse nationale des prestations familiales, le ministère de la Santé ou le ministère des Transports. Ou encore la ville de Luxembourg qui délivre des bourses. "A l'avenir, ce fichier intégrera les réformes de l'Education nationale comme celle, prévue à la rentrée 2005, de la redéfinition des critères de promotion ou, par la suite, d'un livre de classe électronique permettant de gérer les absences", confie M. Straus. Des projets qui devraient étoffer le fichier élèves, aujourd'hui définitivement adopté.