Le Comité central d'entreprise avait débuté à Saint-Denis peu après 9h30. Dans le même temps, les syndicats bloquaient Florange. (Photo : CFDT)

Le Comité central d'entreprise avait débuté à Saint-Denis peu après 9h30. Dans le même temps, les syndicats bloquaient Florange. (Photo : CFDT)

Ce qui était redouté en Lorraine depuis de longs mois a été officialisé ce lundi matin, peu après 11 heures.

La direction d’ArcelorMittal a confirmé la fermeture définitive des deux hauts-fourneaux du site industriel de Florange. Ils avaient été interrompus l'an dernier, «à titre temporaire et pour une durée indeterminée». 

Un comité central d’entreprise avait été réuni à Saint-Denis, près de Paris, avec un seul point à l’ordre du jour : « Information sur la situation économique et industrielle d’ArcelorMittal et Lorraine».

D'abord rapportées par des sources syndicales, les informations ont été très vite confirmées dans un communiqué du groupe : «ArcelorMittal Atlantique et Lorraine annonce son intention de fermer de manière définitive la phase liquide de Florange ; s'engage à conserver les activités aval à haute valeur ajoutée du site et à investir ; accepte la demande faite par le gouvernement français de permettre la cession éventuelle de la phase liquide de Florange.»

Se résoudre à l'idée

La semaine dernière, Lakshmi Mittal, CEO d'ArcelorMittal, avait été reçu à l'Elysée par François Hollande, président de la République. Dans le même temps, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, s'était rendu à Florange, dans une région qui a déjà vécu de nombreux drames sociaux dans ce secteur industriel.

«Présenter un tel projet est extrêmement difficile, mais il faut se résoudre à l'idée que la phase liquide de Florange, ainsi que sa production de brames ne sont plus compétitives dans le contexte de fortes surcapacités européennes. Différents facteurs sont à l'origine de cette situation, en particulier, la position géographique car 400 kms séparent le site de Florange du port le plus proche, ainsi que la capacité limitée du site, qui impacte de manière négative les coûts fixes», commente le groupe. «Aujourd'hui, la demande européenne se situe environ 25% en deça de ses niveaux de 2007.»

629 salariés

Ces décisions concernent 629 salariés sur 2.500 personnes employées sur le site mosellan. « ArcelorMittal Atlantique et Lorraine est convaincue qu'il est possible d'éviter tout licenciement sec en recourant aux différents dispositifs existants - notamment les programmes de mobilité et d'accompagnement individuel, en tenant compte de la pyramide des âges sur ses sites français - qui seront définis dans le cadre du dialogue social et qui viseront à trouver une solution adaptée à chacun», estime le groupe.

ArcelorMittal est prêt à céder les deux haut-fourneaux mis en sommeil. Reste à trouver un repreneur et à mettre en place le cadre juridique de cette cession. Un proposition de loi devrait être présentée cette semaine à l'Assemblée nationale. Le texte devrait être voté d'ici à la fin de l'année.

Le gouvernement a 60 jours pour trouver un repreneur. Un délai fixé par la direction d'ArcelorMittal. « Bien que la cokerie ne soit en aucun cas concernée par un projet d'arrêt, ArcelorMittal a également donné son accord pour l'inclure dans la cession», précise ArcelorMittal.

La reprise éventuelle des haut-fourneaux, dissociée du reste de l'unité de production, suscite un grand scepticisme des syndicats.

Investissements

ArcelorMittal s'engage néanmoins à concentrer ses investissements sur les « activités aval» du site, qui emploient plus de 2.000 personnes.

«ArcelorMittal s'attachera à renforcer la position du site de Florange comme centre d'excellence dans le développement de produits à forte valeur ajoutée et de haute qualité pour ses clients, principalement ceux du secteur automobile. L'investissement récent de 7,2 millions d'euros sur la ligne de galvanisation de Florange (...) est un exemple qui traduit déjà la mise en oeuvre de cette stratégie.»