Robert Dennewald: «Les performances économiques en 2010 ont dépassé les attentes.» (Photo: Etienne Delorme/archives)

Robert Dennewald: «Les performances économiques en 2010 ont dépassé les attentes.» (Photo: Etienne Delorme/archives)

Lors de sa traditionnelle réception du Nouvel an, Robert Dennewald, le président de la fédération des industriels, s’est réjoui de la reprise, tout en rappelant les problèmes structurels de l’économie luxembourgeoise.

C’est dans un contexte de sortie de crise que la Fedil organisait, ce jeudi soir, sa traditionnelle réception du Nouvel an.

Reconnaissant que l’économie reprenait peu à peu le dessus, le président Robert Dennewald a donc prononcé un discours beaucoup moins prudent que l’année dernière. «Nous sommes heureux de constater que la reprise continue à se matérialiser», a souligné l’industriel, citant des prévisions de croissance de 1,8% en 2010 et de 1,7% en 2011 dans l’Union européenne.

Même constat positif pour le Luxembourg en particulier: «Nous pouvons dire aujourd’hui qu’avec une croissance évaluée à 3,2%, les performances économiques en 2010 ont dépassé les attentes, ce dont nous nous réjouissons tous. La plupart des secteurs représentés par la Fedil ont terminé l’année passée plutôt en beauté, même si de nombreuses entreprises n’ont pas encore retrouvé le niveau d’activité de l’avant-crise.»

Défis et problèmes structurels

Avant que le Premier ministre, Jean-Claude Juncker, ne prenne à son tour la parole, M. Dennewald a néanmoins mis en garde contre tout excès d’optimisme: «Aussi réjouissante qu’elle soit, l’amélioration de la situation économique ne doit pas nous entraîner dans l’euphorie pour nous éblouir face à une série de défis et de problèmes structurels qui persistent.»

Soulignant le dynamisme des marchés émergents, il a de nouveau mis l’accent sur les débats qui divisent patronat et syndicats: «Certes, grâce à une reprise économique qui a dépassé les attentes, les effets directs de certains problèmes structurels sont aujourd’hui moins visibles, mais le danger qu’ils constituent pour le futur développement économique et social du pays reste entier. Qu’il s’agisse du déséquilibre des finances publiques, du monolithisme de la structure économique, des menaces pour la pérennité de nos systèmes de protection sociale, des inadéquations sur notre marché du travail ou de la dégradation de la compétitivité-coût des entreprises.»

Il a critiqué les syndicats, les accusant de rigidité dans les négociations récentes: «Les accords sur les sujets sensibles n’ont pas pu être trouvés en Tripartite, mais bien en bipartite (patronat-gouvernement). Ceci est l’expression d’un grand malaise qu’ont les partenaires sociaux pour reconnaître des problèmes, pour s’engager dans des négociations et pour accepter des compromis. Je pense qu’un retour aux réunions à trois n’est possible que s’il est mené avec une certaine ouverture d’esprit et avec une bonne portion de retenue.»

Robert Dennewald a de nouveau appelé à un paquet de mesures plus durables: «Ce sera notre deuxième, peut-être la dernière chance pour faire preuve d’un dialogue serein avec une attitude prévoyante et une ouverture d’esprit dignes de notre réputation et de nos aspirations.»