Le chiffre d'affaires du commerce équitable au Luxembourg a franchi le seuil des 10 millions d'euros. (Photo: Fairtrade)

Le chiffre d'affaires du commerce équitable au Luxembourg a franchi le seuil des 10 millions d'euros. (Photo: Fairtrade)

«La vente de l’ensemble des produits a augmenté de 17,65% entre 2012 et 2013, pour atteindre pour la première fois un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions d’euros», a souligné d’emblée Jean-Louis Zeien, le président de Fairtrade Lëtzebuerg lors de la présentation du bilan 2013 de l’association spécialisée dans la labellisation et la promotion des produits issus du commerce équitable. Une forte progression de l’activité qui permet au Grand-duché de se hisser au sixième rang dans le classement international de la consommation de produits «Fairtrade », par personne, avec 16,64 euros de dépenses annuelles. Loin devant nos voisins français (5,41 euros), allemands (8,01 euros) et belges (8,35 euros). Des résultats portés par trois produits phares: les roses, les bananes et le café. «Avec une croissance des ventes de 50%, les roses ont atteint une part de marché de 26,81% et sont plus demandés que jamais», précise l’association. En ce qui concerne les bananes, le volume des ventes a dépassé les 1.000 tonnes, soit 34% de hausse pour 21,32% de parts de marché. Quant au café, si la progression des ventes est moins significative (+2,32%), il s’en est écoulé près de 210 tonnes, ce qui représente une part de marché de 6,5%.

Au-delà des volumes de ventes, ce qui importe bien entendu, ce sont les retombées que cela génère pour les petits producteurs du Sud. «Grâce à la vente de produits Fairtrade au Luxembourg, 140.000 euros de primes ont pu être reversés l’an dernier aux organisations de producteurs en Afrique, Asie et Amérique latine, en plus du prix minimum garanti», précise le président. De l’argent que les organisations de producteurs ont le choix d’investir comme bon leur semble, dans l’outil productif, mais également pour financer des équipements et des projets qui profitent à l’ensemble de la communauté dans les soins de santé ou l’éducation. Cela dit, le Luxembourg retire également des bénéfices de ce dynamisme, notamment en termes d’emplois puisqu’aujourd’hui 27 personnes travaillent et vivent du commerce équitable.

Des bananes et de l’or

L’augmentation du nombre de licences accordées au Luxembourg, soit actuellement 27, et l’élargissement du catalogue riche aujourd’hui de 1.400 produits et du réseau de distribution (185 points de vente) expliquent l’augmentation du chiffre d’affaires. La dynamique que cette mobilisation génère, également. «De plus en plus d’entreprises et d’acteurs publics s’intéressent au commerce équitable», confirme Fairtrade Lëtzebuerg. Mais la croissance est également liée aux efforts consentis en matière de communication et d’information.

Les fortes hausses des ventes enregistrées par certains produits sont intimement liées à des campagnes publicitaires. Les ventes de bananes ont ainsi pleinement profité de la campagne Just Do Eat. «C’est effectivement très important. L’activité communication est cofinancée par les pouvoirs publics. Nous disposons d’une enveloppe de 120.000 euros par an pour communiquer et cela comprend les démarches de sensibilisation que nous assurons en direction des écoles. Il est certain, même si nos partenaires nous accordent des conditions préférentielles, que c’est insuffisant. On aimerait effectivement disposer d’un peu plus de moyens, car cela nous permettrait de faire mieux encore», souligne Geneviève Krol, directrice de Fairtrade Lëtzebuerg. L’année 2014 a plutôt bien démarré. Les ventes de roses et de bananes s’inscrivent dans la continuité de 2013. Le chiffre d’affaires total devrait même afficher une très forte progression avec le lancement de la première collection de pièce en or Fairtrade. Un métal choisi par la Banque centrale de Luxembourg pour réaliser sa nouvelle pièce de collection commémorant le «175e anniversaire de l’indépendance du Luxembourg».